Formation tchèque ayant connu un succès certain avec cette perle qu’est Triumvirát (une des premières références du petit label norvégien Demonhood Productions) et composée de membres officiant ou ayant officié dans des groupes comme Dark Storm, Maniac Butcher, Lykathea Aflame et le plus récent Death Karma (avec un premier mini assez sympa cette année), voici le deuxième album de Cult Of Fire sorti chez Iron Bonehead.


Changement de logo, changement graphisme de couverture ( David Glomba, qui a aussi travaillé sur la couverture du dernier Inferno ), changement de langue (les titres sont en sanscrit, je vous ai mis la traduction ici). Nouveau trip pour le groupe.


Musicalement parlant, si vous cherchez une fusion black/musique indienne, vous risquez d’être déçus : à part le premier et le dernier morceaux et quelques passages beaucoup plus discrets sur les autres titres, il n’y a rien d’oriental dans tout ça.
Cult Of Fire reprend son black old school parfumé avec des relents seventies (un orgue qui se fait plus rare, des guitares moins psyché ce coup-ci).
Si l’inspiration dans la composition et l’ingéniosité des arrangements ne sont pas en régression, il y a un je-ne-sais-quoi qui manque et qui prive ce disque du piédestal qu’on aurait pu lui réserver au même titre que son illustre prédécesseur. Ouais, en fait, je sais ce qui ne (me) va pas : le groupe a perdu de cette aura occulte si envoûtante sur Triumvirát , l’émotion que déclenchait un morceau comme Satan Mentor , beau à pleurer il faut le dire. La musique est nettement moins sombre, les mélodies moins complexes. Le groupe a mis de côté ses colorations « avant-gardistes » à la Deathspell Omega. C’est moins extrême, quoi.


Objectivement, c’est très bien fichu d’autant qu’on trouve un large panel d’influences : entre le black rentre-dedans et orthodoxe des premiers morceaux, la ballade dépressive de Kali Ma et le black viking très Bathor ien de Khanda Manda Yoga , il y a vraiment à boire et à manger.
Le dernier morceau sonne presque pop, mais il est magnifique.
L’exploit de se nourrir d’autant de styles tout en maintenant une cohésion sur l’ensemble de l’album a été renouvelé.


Je pense que le niveau d’exigence généré par le précédent album m’a un peu gâché celui-ci. Néanmoins, j’ai tendance à l’apprécier de plus en plus à force de l’écouter.
S’il n’arrive pas au niveau d’excellence de Triumvirát , ça vaut quand même le coup de s’y pencher. Vous avez là une des formations les plus intéressantes en black moderne actuellement.

Man_Gaut
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le 22 sept. 2015

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Man Gaut

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