Avishai Cohen - Ashes To Gold – (2024)
C’était il y a un an après les terribles évènements, à Pernes les Fontaines, aux Studios Labuissonne, là où le son est si pur que s’y réfugient les amoureux du célèbre « son » ECM.
La pureté, comme un souvenir...
Avishai Cohen est bouleversé, la barbarie est passée en bravant le sacré, d’étapes en étapes, jusqu’à l’innommable, violant et dépeçant, et tuer l’innocence… Un sept octobre, arrivant du ciel, ils ont fondu sur leurs proies, charognards des cavernes, biberonnés à la haine…
« Ash To Gold » est une réponse à cette haine-là, comme s’il fallait briser le silence, s’épancher un peu, se recueillir, l’espoir est en berne, coulent les larmes, chercher dans le noir, une lueur, une raison de vivre, et respirer, encore, un peu…
C’est peut-être « The Seventh », la pièce qui termine l’album, qui est une réponse à tout ça, composée par Amalia, jeune adolescente et fille du trompettiste de Tel Aviv, comme si l’espoir serait encore possible, parce qu’il faut bien encore croire à quelque chose…
Avishai joue de la trompette et du bugle, mais aussi de la flûte, ce qui est plus rare, mais il faut bien saluer l’aurore qui arrive, le vent qui souffle dans les herbes et le jour qui se lève. Au piano Yonathan Avishai, Barak Mori à la contrebasse et Ziv Ravitz à la batterie. Les quatre sont raccords, cela s’entend, la musique est belle, comme si la douleur secrétait une beauté étrange et unique.
« Ashes To Gold » est une suite en cinq mouvements, elle charrie les sentiments, fait déborder l’âme et forme comme une « prière ». Car elle apaise, et n’est-ce pas le rôle d’une prière bien comprise que de déposer du baume sur les déchirures, les plaies ouvertes, afin qu’un jour, elles s’oublient, avant de cicatriser ?
Le remède n’est pourtant pas sans amertume, tristesse et plongées dans les ténèbres, mais la vie, simplement la vie… Ils jouent également l’« Adagio Assai » de Maurice Ravel, tiré du Concerto en sol majeur du compositeur français, il en extrait la mélodie qu’ils magnifient en l’interprétant.
Puis « The Seventh », pour s’en aller, avec l’espoir accroché au cœur, pour qu’un jour vienne la paix…