BCCIV
6.9
BCCIV

Album de Black Country Communion (2017)

[...] BCCIV débute en toute sobriété avec « Collide » et « Over My Head », le premier rentre-dedans tubesque et le second plus modéré, aussi radiophoniques qu'efficaces. Qui montrent d'entrée de jeu toute la portée de Glenn Hughes en terme vocal, tant il y met les tripes niveau puissance et la fibre émotionnelle justes. Que l'on aime ou pas son timbre de voix assez particulier, il faut reconnaître l'exploit de la performance pour un mec de 64 balais et nul doute que beaucoup peuvent le jalouser de si bien conserver son organe vocal au travers de la période senior – ainsi qu'une telle pêche niveau tournées et productivité maintenant un cap de qualité certaine d'ailleurs – un argument qui se maintiendra tout le long du disque, certains titres brillants plus que d'autres dans ce domaine (« The Crow », les cris de « Sway » ou encore le plus émotionnel « The Cove »...). Le pépère sait également déléguer son micro à son comparse Bonamassa le temps d'un titre, « The Last Song For My Resting Place », magnifique, faisant penser à une sorte d'hybride entre le « Healing Now » de Pain Of Salvation (présent dans Road Salt Two) dans l'atmosphère, le riff principal et le traitement des cordes sur lequel on aurait entrecroiser la griffe la plus folk et celtique de Gary Moore à grand renfort de violon. Un Joe qui sait aussi briller avec sa six-cordes, sans tomber dans le piège de trop en faire, notamment via ce bon gros blues des familles sur « The Cove », le solo tout en feeling de « Love Remains », ou encore ce traditionnel petit schéma de battle guitare/orgue sur « Awake » (et quel putain de riff tordu qui conduit le titre !) très 70's. Derrière les claviers, Derek Sherinian se fait bien plus discret, soutenant davantage en arrière-plan sonore afin d'appuyer des ambiances même s'il lui arrive ponctuellement de sortir de l'ombre (« The Crow » et son solo ou encore « Awake » où le piano surplombe la guitare en terme de progression pure et dure). Le fils Bonham, derrière les fûts, n'est pas non plus en reste dans tout ce schmilblick et ne démérite pas du statut de « digne héritier de son père » dans son jeu, notamment sur les moments les plus Zeppeliniens (« The Crow », « Sway », « Love Remains », le refrain de « When The Morning Comes »).


En parlant de Led Zeppelin, il est clair que Black Country Communion possède ce même genre d'aura que peu de groupes peuvent se targuer de posséder aujourd'hui. Que ce soit en terme de recherche d'arrangements chiadés, lorgnant toujours un peu sur une part de modernité, histoire que leur base hard rock old-school ne sonne pas comme daté et périmé ou encore cette alchimie entre musiciens des plus palpables dans l'interprétation. Nul doute que si vous aimez ce genre de délires, à l'instar d'un The Answer, BCCIV vous filera des frissons à plus d'un moment tout le long du disque. Le feeling est là, puissant, plutôt mélancolique dans l'ensemble – on sent fortement que Hughes a été fortement influencé par le contexte de sa vie où il a perdu sa mère, des suites à un cancer – et nul doute que bon nombre des titres composant cette quatrième offrande feraient un carton en live. Le prochain Hellfest peut-être ? On sait que vous souhaitez mettre la pédale douce sur les concerts qui ne seront que ponctuels mais donnez-nous du rêve les gars, allez, allez !


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Margoth
9
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le 4 déc. 2017

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Margoth

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