Comme beaucoup de mes dernières découvertes [critique écrite en 2014], j'ai entendu parler de cet album par l'intermédiaire de Tiny Mix Tapes avec leur liste : 'Favorite 100 Albums of 2000-2009', sans doute la plus complète et intéressante de la décennie passée. En même temps originale mais comprenant tout de même des albums universellement acclamés et accessibles.


En parlant d'accessibilité, Beaches & Canyons ne l'est pas tellement. Savant mélange de musique électronique, drone, ambient, cris & bruit de plage, je dois dire que j'ai été extrêmement dérouté à la première écoute et dans l'incompréhension totale en voyant que ce machin s'était hissé dans le TOP 20 de la liste, même avant Boredoms. Puis bon, rien que par curiosité et pour vraiment être sûr que c'était de la grosse merde conceptuelle afin de me venger et lui infliger une note sévère et cruelle, je l'ai réécouté. D'un coup, j'étais moins téméraire et mon envie d'affirmer mon opinion du genre 'faut-pas-trop-se-foutre-de-ma-gueule-non-mais' s'en est allée, laissant sa place à la magie de la musique de Black Dice. Il faut dire aussi que cette envie de le réécouter a été motivée par plusieurs raisons évidentes. D'abord, le nom de Brain Chippendale [je sais pas où je suis aller chercher ça, il est même pas dans le groupe... Le batteur c'est Hisham Bharoocha.] m'a fait réfléchir à deux fois avant de cliquer sur le chiffre fatidique en dessous de 5 puis ensuite le fait que cet album soit l'un des albums favori d'un des types de Fuck Buttons [ Groupe finalement beaucoup moins inspiré que Black Dice.] m'a définitivement fait rebrousser chemin et au lieu de cliquer sur le "3", j'ai actionné le bouton "Play".


Après de nombreuses écoutes, l'album a une saveur de plus en plus agréable et le psychédélisme omniprésent ainsi que les expérimentations sonores suscitent une certaine excitation, plutôt au niveau de cerveau qu'au niveau de l'entre-jambe, jusqu'au final de Big Drop qui m'achève comme à chaque fois que j’entends le jeu de batterie caractéristique de Brian Chippendale [ Hisham Bharoocha mais ça ressemble un peu alors ça va]. C'est d'ailleurs l'un des intérêts de l'album, tous les sons ont l'air très naturelss, la batterie, les drones, les larsens, les cris. Le passage à la moulinette ne dénature en rien leur musique. Ce qui n'est d'ailleurs pas le cas de la suite de leur discographie, tournant plus à la techno en abandonnant un peu de leur sauvagerie déjà bien entamée sur cet album. La seule chose que je regrette sont les certaines longueurs et le final coupé un peu trop tôt.


Enfin, la scène de Providence est vraiment très intéressante au niveau du noise rock, et du noise en général. On y trouve un spectre assez large de musique illustré à merveille par le label Load Records. Déjà, une ville qui comprend des groupes comme Lightning Bolt & Black Dice a déjà un bagage culturel assez intéressant. D'ailleurs, ces 2 groupes jouent avec la même partie de l'anatomie, le cerveau. Le premier s'amuse à le démolir et l'autre à le faire réfléchir.


Edit : Les commentaires entre [ ] ont été écrits 2 ans après la V1 de la critique.

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le 6 mai 2014

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Aloque

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