Pour comprendre cette nouvelle livraison de Being As An Ocean, il faut remonter en 2012. C'est durant cette année là que le groupe crève la scène (Melodic) Hardcore en sortant de nulle part avec son premier album Dear G-D.
Deux ans, et quelques changements de line up, plus tard (dont notamment l'arrivée au poste de guitariste/chanteur d'un ex The Elijah), le deuxième album, How We Both Wondrously Perish, marque un changement de son, avec une approche plus (Post-) Rock (certains diront classique) que Hardcore. Puis, début 2015, le groupe crée la surprise en annonçant le troisième album studio pour la fin juin, soit à peine un an après HWBWP.
Or, l'on sait que pour un groupe qu'enchainer sortie sur sortie, n'est pas forcément synonyme de qualité (bien au contraire).


Que les amateurs se rassurent, BAAO a encore des choses à dire, et l'on pourrait même dire que la précipitation lui va plutôt bien. Car oui, cet album transpire l'urgence, le besoin de tout dire, tout de suite, maintenant ; et c'est bien là que le groupe arrive à surprendre. Alors que HWBWP était construit comme une montée progressive vers le calme et un état de plénitude totale (virant totalement rock ambiant sur la fin). Ici, il n'en est rien, la batterie martèle du début à la fin (Sleeping Sicarii, Little Richie, Forgetting Is Forgiving The I), et le chant hurlé se déchaine et gagne en intensité morceau après morceau pour s'accomplir totalement sur la fin du morceau de clôture … and their consequence et ses « I beg you, I beg you » dévastateurs.


Naturellement, les paroles sont toujours orientées sur le thème de la religion, et le contraste entre le chant clair/hurlé est toujours aussi présent (Judas, Our Brother, The World As A Stage, ...And Their Consequence) mais celui-ci ne gêne pas, bien au contraire, il accompagne totalement cette rage, et lui donne une apparence plus humaine. Car oui, cet album est avant tout humain, et comporte quelques points noirs notamment les arrangements électros qui sont, pour la plupart, assez étrange et peu intéressants, mais comme le dit Joel « Nobody Perfect ».


Ainsi, à l’instar de la pochette qui emprunte les couleurs de Dear G-D et la silhouette féminine de How We Both Wondrously Perish, BAAO présente ici son visage le plus violent de sa discographie. Si le premier album était un cri de tristesse, et le deuxième l’apaisement, alors ce S/T est marqué par la colère, mais une colère pure, salvatrice et non destructrice (bien au contraire).
Sans être l'album de l'année, BAAO confirme d'une manière inattendue tout ce que l'on pouvait attendre de lui, trois albums en trois ans, trois ambiances singulières mais toujours cette même passion à faire vivre leur musique. Rendez-vous dans d'autres sphères pour le quatrième album.

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le 11 juil. 2015

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