Kenny Barron – Beyond This Place – (2024)


L’album vient de sortir et est encore tout frais, mais il a été enregistré les vingt-cinq et vingt-six février deux mille vingt-trois, c’est-à-dire l’année des quatre-vingts ans de Kenny Barron. Le temps file et les années avec, qui s’empilent implacablement, c’est peut-être une des raisons de ce titre « Beyond This Place », comme si l’au-delà est une évidence, une promesse qui se réalisera pour peu qu’on y croie, à travers la foi, quelle qu’elle soit !


Kenny n’est pas seul, et l’album est une fête, Johnathan Blake est à la batterie, Kiyoshi Kitagawa à la contrebasse, Steve Nelson au vibraphone et Immanuel Wilkins au saxophone alto. Le personnel est sensiblement fluctuant au fil des pièces, mais tout est expliqué avec précision sur la pochette, mais la formation en quintet est la plus prolifique.


D’évidence on se tourne vers la réunion des deux extrêmes en termes d’âge, le vieux Baron et le jeune Wilkins, la moitié de son âge et déjà une star, un côté surdoué qui plaît et qui attire l’attention des plus grands, qui sauront lâcher le conseil avisé, la remarque d’apparence anodine qui pèse son poids, pour qui sait l’entendre. Il y a de ce registre là sur cet album…


Un album très lumineux, vraiment parfait, et même admirable, mais consensuel et attendu, si ce n’est la précision extraordinaire de ce qu’on entend. Du post bop très maîtrisé, la reprise du standard « Softly As In A Morning Sunrise », par exemple, sous la forme d’un duo piano, batterie, est une véritable pépite, pourtant ce thème a été vingt mille fois interprétés, et les deux réussissent encore à captiver par leur science extraordinaire de la mise en place…


C’est un peu ça cet album, une petite boîte à bijoux, avec des pépites rutilantes que l’on n’attend pas, le très lent « The Nearness Of You » qui crée l’ouverture au précis et vif « We See », qui permet au jeune et au vieux de faire un superbe duo, chacun épatant l’autre, bien qu’aucun des deux ne soit pourtant surpris par son partenaire, tant l’osmose est naturelle et va de soi…


Il faut signaler qu’au titre des versions, il faut à nouveau faire attention si on souhaite acheter l’album, le Cd est moins onéreux que le vinyle, mais celui-ci possède deux titres supplémentaires, ce qui pourrait faire pencher la balance pour qui est collectionneur, par exemple. Pour ma part je possède le Cd, ce qui me va.

xeres
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le 11 juil. 2025

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