Le dernier album posthume de Jimi Hendrix, qui couvre ses dernières années, offre de belles surprises. Both Sides of the sky, de Jimi Hendrix, constitue le troisième volet d’une trilogie démarrée en 2010 avec Valleys of Neptune. Et le dernier en date de la série d’albums pléthorique publiée depuis la mort du prodige de Seattle, en septembre 1970. Jusqu’au prochain, se dit-on. Mais qu’importe. Car ce nouvel épisode que l’on abordait avec circonspection tient la route. Et même plus. Couvrant surtout la période finale du guitariste gaucher, de mi-1969 à l’été 70, il regroupe principalement des enregistrements studio avec Band of Gypsys, les musiciens noirs américains Buddy Miles (batterie) et Billy Cox (basse) remplaçant ceux, blancs et britanniques, de l’Experience, Mitch Mitchell et Noel Redding. Une dizaine de raretés – pour la plupart des versions plus abouties de titres connus – qui outre une ou deux jams anecdotiques (Jungle notamment), réserve son lot de (bonnes) surprises, et même de découvertes. Comme cette version de Woodstock, pré-Crosby, Stills, Nash and Young, nettement plus heavy, avec un Hendrix qui brille en bassiste agile appuyant l’orgue et les vocaux de Stills. Ou encore, toujours avec Stills, de belles fioritures de guitare sur l’inconnu 20 $ Fine de ce dernier. Ailleurs, on retrouve l’orientation lourde et funky imposée par le jeu de Miles, en opposition au plus jazz et léger Mitchell, sur le tendu Power of soul (enfin, ici, dans sa version complète), ou sur le final quasi hard de Send my love to Linda, titre inachevé reconstitué. Une joute à la six cordes avec un jeune Johnny Winter (Things I used to do) et des retrouvailles avec Lonnie Youngblood, compagnon de route des sixties, hurleur sur Georgia Blues, pimentent l’affaire. Mais le plus émouvant du lot demeure Cherokee Mist : un long instrumental sensible au doux parfum tribal sur lequel Hendrix, accompagné seulement de Mitchell, rend hommage, une fois n’est pas coutume, à ses racines indiennes (d’Amérique) à l’aide d’un… sitar ! Autant dire si Both Sides of the sky n’est pas indispensable, il est tout sauf superflu. (T)

bisca
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le 10 mars 2022

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