Like a Rolling Stones

Pour Charlie,

C'est devenu une habitude, les Stones dépoussièrent régulièrement d'anciens enregistrements pour les sortir officiellement et, en 2019, on a eu droit à un concert datant de la tournée suivant l'album Bridges to Babylon.

Tournée gigantesque, avec 97 concerts sur 4 continents, celui-ci a eu lieu le 5 avril 1998, c'est le dernier du groupe après avoir joué 5 soirs au River Plate Stadium. Ils sont en forme, ce concert fait partie des tournées gigantesques des Stones, ils sont nombreux sur scènes (section cuivre, pianos … à partir du début des années 1990 il est difficile, mais pas impossible, de voir les Stones à 5 ou 6) et, comme ils font depuis, ils alternent entre les tubes (souvent en ouverture et dans la dernière partie) et les titres moins connus et/ou ceux du dernier album studio.

La particularité de ce concert, c'est que les Stones invitent Bob Dylan pour une bonne version de Like a Rolling Stone, avec Mick à l'harmonica et alternant le chant avec lui. C'est un des sommets du concert et un point qui le différencie de la majorité de ceux du groupe depuis cette période, ces derniers reprenant régulièrement un schéma identique. Parmi les autres raretés, on retiendra une superbe version de Saint of Me, sublimé par le public, un long Out of Control avec Jagger ressortant l'harmonica ou encore un vif When The Whip Comes Down où les guitares de Ron et Keith s'accordent superbement au piano.

De manière générale, aucune chanson n'est à jeter, le groupe se montre à la hauteur, ce sont souvent des versions énergiques, bien plus que les versions studios, avec un son parfaitement restauré (idem pour la vidéo du concert filmé). Parmi les chansons plus connues, c'est toujours un immense plaisir d'entendre Honky Tonk Women avec un Charlie en parfait métronome, le riff de Jumpin' Jack Flash est toujours ravageur, l'introduction de Let's spend the Night Together file encore des frissons, Keith fracasse tout dès l'introduction de Start me Up et cette longue version de Brown Sugar nous fait oublier un You Can't Always Get What You Want un peu décevant.

Enième curiosité d'un groupe qui trace sa route depuis presque soixante ans, Bridges to Buenos Aires n'est en aucun cas un indispensable, mais demeure une curiosité intéressante et très agréable à écouter des Stones. Alternant les titres connus et des raretés, ils sont en forme, énergiques, les guitares sont ravageuses, le sax arrive toujours au bon moment et Charlie & sa troupe se permettent même de recevoir Bob Dylan.