Concept album et Amour

Le dernier album de Juliette Armanet ne serait-il pas en réalité un album concept sur le thème de l'amour ?

C'est une question rhétorique, mais je tiens à commencer cet article en la posant. J'ai l'impression que le premier single, Le dernier jour du disco, a donné une fausse piste pour appréhender comme il faut l'album dans sa globalité. Certes, ce dernier opus est très disco et rythmé, pourtant, après plusieurs écoutes complètes et répétés de l'album, je peux dire que ce n'est pas que ça, d'une part, et qu'en plus c'est surtout l'amour qui envahit l'album ! D'ailleurs, la pochette viens nous l'indiquer : Juliette Armanet mise à nu, une allumette enflammée à la bouche et baignant dans une couleur chaude... L'amour et tout ce qui en découle (sensualité, aspect charnel, attirance, coup de foudre, raison de vivre) sont au cœur de cet album. Oui, il est très rythmé et teinté de disco jusque dans son orchestration et ses progressions d'accords, mais à bien y regarder, cela ne concerne que 5 chansons sur 13... Il y a aussi des balades pop, un slow ou deux, une petite expérimentation au milieu, une magnifique balade au piano... bref, mettons de côté l'aspect nostalgique et hommage des singles et tournons-nous vers l'amour lorsque nous écoutons Brûler le feu !

L' ambiance fin année 70 / début année 80 n'est pas qu'accessoire, et encore moins synonyme de manque de renouveau où d'inspiration. Elle vient au contraire se marier à merveille et se justifie avec le concept de l'album ! C'était l'époque des danses folles et rythmées et des moments plus doux sur les pistes avec des slows iconiques. Juliette Armanet a su surfer sur ces deux opposés typiques des 80s pour créer une cohérence au sein de son album. Seules ces ambiances pouvaient, je pense, retranscrire aussi bien les nuances et les différents degrés de chaleur et d'amour qu'Armanet voulait mettre en musique.

Un rapide tour de Brûler le feu.
L'album commence extrêmement fort ! Car si la première piste, le dernier jour du disco a tout d'un tube, le second titre (Qu'importe) est tout aussi efficace pour ouvrir l'écoute ! Il me semble d'ailleurs plus agréable encore à écouter parce que plus nuancé et moins dans l'hommage. Ensuite, jusqu'à la chanson HB2U on est pris dans une vague très rythmée ! On flirt un peu avec la copie des 80s... Trop ? Chacun sera libre d'en juger. Pour ma part, moi qui suis souvent réticent à l'idée que des artistes fassent une musique "hommage" de ce qui a pu se faire avant, le tout prend ici formidablement ! Arrivé au bout de l'album, on tombe nez à nez avec Imaginer l'Amour et Brûler le feu : la première est une balade magnifique comme je n'en avais pas entendu depuis un certain temps dans le monde de la chanson française, un veritable chant de sirène, tandis que la seconde vient clore à merveille les 45 minutes avec un je ne sais quoi d'épique avec son refrain shamanique.

En résumé, j'avais beaucoup aimé son précédente album, mais je trouvais qu'à partir de la piste Alexandre, il venait petit à petit à s'essouffler... Ce n'est pas du tout le cas ici ! Peut-être aurait-il été possible de retirer Le Rouge aux Joues et J'te l'donne... mais ça reste subjectif. Sinon c'est un sans-faute et une vraie réussite ! A écouter encore et encore !

Un grand bravo.