Délicieux mais trop vite digéré

Après être entré dans Griselda par la porte Westside Gunn avec Pray For Paris comme je l'ai expliqué dans la critique de cet album, 2020 m'a donné du travail avec la sortie de Burden of Proof. Une fois de plus, l'album ne me faisait pas tant envie car tout d'abord Benny the Butcher a un style beaucoup plus conventionnel que celui de Westside Gunn qui a sa voix propre et ses adlibs, et en plus je vois que l'album est produit entièrement par Hit-Boy, ce qui peut-être un signe de qualité mais aussi parfois de mauvais goût selon moi. J'ai quand même lancé l'écoute de l'album et je ne le regrette pas.

Burden of Proof et Griselda en général nous permettent de nous rappeler qu'à la base, on aime le rap. Comme dit précédemment, j'avais certaines appréhensions vis-à-vis du fait que Hit-Boy avait produit tout l'album mais il m'a totalement donné tord en s'adaptant parfaitement au rap du Butcher, avec un style qui est assez sobre sans être chiant. Les performances rap sont très bonnes comme toujours avec Griselda, surtout quand il y a des invités, car, en tant que rappeurs, ils aiment la compétition et se donnent. Les invités sont d'ailleurs nombreux et jouent parfaitement le jeu du rap. On a quand même de sacrés noms comme Rick Ross, Freddie Gibbs, Lil Wayne ou encore Big Sean, tous réputés pour ne pas se laisser faire sur un morceau et Benny n'est jamais ridicule à côté.

Mon reproche à cet album serait finalement le même que pour Pray For Paris, à savoir qu'on en fait vite le tour et qu'il se digère un peu trop vite. Heureusement donc que les membres de Griselda nous donnent tout le temps à manger.