le 5 avr. 2022
Autour, les Ténèbres
Surprenant. Trois ans après « The Furnaces of Palingenesia », je n’avais personnellement plus aucune réelle attente de la part de Deathspell Omega. Très grand fan jusqu’à « Paracletus », les deux...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
En 2025, je me rends à une simple évidence : cette passion, aussi vénéneuse qu'inextinguible pour le black metal, franchira dans un avenir proche le cap fatidique du quart de siècle. Pour une odyssée musicale née tout juste une décennie avant ces premiers émois, des constats finissent par s'imposer. Je suis toujours là, l'art noir me consume toujours. Mais ce poison est-il toujours aussi abrasif qu'au premier jour ? Je trouve toujours de bons albums, voire d'excellents albums malgré la codification parfois caricaturale du genre, mais de moins en moins d'œuvres, fussent-elles sincères, me procurent un profond sentiment océanique comme aux temps premiers.
Le dernier Revenge ? En dépit de la qualité, aucune surprise n'est à noter, et encore moins le doux plaisir des bandatoires agressions de Triumph.Genocide.Antichrist. Le dernier Hate Forest ? Une première baisse de régime dans la discographie de cet immense projet avec un Against All Odds en pilotage automatique. Mais le venin reste toujours chez de nombreux activistes. Sargeist comme Warloghe ou Pest reviennent nous hanter comme jamais, avec autant de crasse que de génie.
Et en cette fin d'année 2025, nous avons le droit à un nouveau Clandestine Blaze. Première inquiétude : la production. Moins rongée par le grain, un brin plus lisse ? Certainement. Mikko Aspa s'éloigne quelque peu de l'urgence crasse de Fire Burns in Our Hearts ou des lancinants sévices qui courent sur Fist of the Northern Destroyer. Une production qui laisse supposer une œuvre moins malveillante ? Vais-je être déçu à mon tour ?
Non.
Parce qu'il faut dire tout de suite que l'album n'est pas beau du tout. Il est même tout à fait laid. Absolument comme un cendrier froid dont l'odeur ronge la pièce jusqu'à donner immédiatement une céphalée, Consecration of the Blood continue donc sur la lancée qualitativement antipathique de son prédécesseur paru deux ans plus tôt. C'est du black metal, authentique, froid, terne et sale. Un maelstrom de négativité, la vraie, bien éloignée des poses esthétisées d'un black metal instagrammable et new-age. Une haine sourde contenue deux ans durant, dégueulée dès le premier riff. A ce crachat initial se mêlent un dégoût atavique et un mépris frustré, dont les glaviots gargarisés par Mikko souillent chaque titre.
Au-delà de considérations bien triviales sur un habillage sonore de surface, une seule écoute active permet d'arriver à la conclusion qu'il s'agit d'un album de Clandestine Blaze dans son efficace définition : trente-huit minutes sur sept titres, et malgré le monolithe de fiel conçu, nous noterons qu'à l'instar d'un City of Slaughter, le Finlandais sait varier les compositions. Si les riffs et le style général de Clandestine Blaze sont souvent primitifs, chaque titre a néanmoins sa personnalité et son écriture propre. Au tremolo-picking acide et typique de Clandestine Blaze, des titres semblent rendre hommage à Darkthrone (Insatiable Shadow, qui rappelle furieusement le riffing sautillant de Under a Funeral Moon et Ravishing Grimness), les langueurs rances d'Illuminated by Deadly Light renvoient aux premières heures de Burzum tandis qu'une mélodie fourbe reste en tête sur Voyage to Dark Unknown. Mikko nous offre deux pièces d'excellence qui brillent aux sommets d'une discographie déjà riche, avec les deux dernières pistes de l'album : écriture toujours superbement cruelle mais surtout une amertume palpable avec ces breaks simples et que l'on souhaiterait répétés ad nauseam tant ils sont inspirés.
L'album se referme définitivement sur des larsens en résonance et pourrait nous laisser sur notre faim. Mais justement, c'est le propre de Clandestine Blaze de nous renvoyer à nos frustrations et à notre médiocrité de singes pédants. Nous n'avons qu'à assumer notre statut aliéné et attendre le prochain album, réécoutant, réécoutant, répétant et répétant encore les riffs fielleux de Consecration of the Blood.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 20 nov. 2025
Critique lue 19 fois
le 5 avr. 2022
Surprenant. Trois ans après « The Furnaces of Palingenesia », je n’avais personnellement plus aucune réelle attente de la part de Deathspell Omega. Très grand fan jusqu’à « Paracletus », les deux...
le 1 mars 2022
Immolation nous habitue à attendre entre chaque album. On parle alors d’une moyenne de trois ans et il en aura fallu cette fois-ci cinq pour voir un successeur au très direct « Atonement ». D’autant...
le 19 mars 2021
Quand on pense que c'est parti autour de quelques bières entre amis... Après en avoir éclusé un bon paquet, Lee Dorian (qui venait de quitter le line-up de Napalm Death après avoir assuré les vocaux...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique