1967, Eddy fait le grand écart entre les 2 rives de l’Atlantique pour son 8e album : la 1ère moitié de l’album (face A de l’époque) est enregistrée à Londres et la 2e non pas à Memphis même comme indiqué par le titre mais à Muscle Shoals en Alabama. Eddy s’entoure de musiciens locaux de top niveau, par exemple Spooner Oldham et David Hood à Muscle Shoals. Sa voix est en forme avec parfois des accents à la Tom Jones. C’est plutôt au niveau des chansons que ça coince…Autant le suivant (« 7 Colts pour Schmoll ») sera constitué pratiquement en entier de reprises, autant celui-ci ne contient que des originaux, la plupart écrit avec celui qui devenait son complice habituel (et ça n’était qu’un début), Pierre Papadiamandis. Ca commence bien avec « Le début de la fin » mais il faut attendre le morceau final pour avoir un « Alice » qui est devenu une belle chanson très appréciée par les fans. Entre les deux, peu de vraies bonnes chansons à se mettre entre les oreilles, aucune qui soit entrée dans ses « indispensables ». Passons sur les « Espagnolades » de « Olé » dont on se demande bien ce qu’elle vient faire là. « Toute la ville en parle », « Le bandit à un bras » sont sympathiques sans être bouleversantes ni particulièrement mémorables. On a l’impression qu’Eddy ne sait pas vraiment dans quelle direction aller : ça n’est plus du rock, pas de la country, de la soul…C’est de la chanson française un peu molle, sans grande créativité mais avec des cuivres qui viennent parfois réveillés d’une légère léthargie. La 2e face est malheureusement encore moins convaincante que la 1ère, des mélodies banales, des textes au diapason, pas grand-chose à sauver, « Au-delà de mes rêves » est franchement mièvre, désolé, ça fait mal à écrire surtout quand on est fan d’Eddy mais là, il faut bien regarder la vérité en face. Eddy finit même par un « Je touche le fond », quasi prémonitoire vu le relatif manque de succès des années qui allaient suivre. Comme pour l’album suivant, les titres placés sur des super 45 tours ont été ajoutés en bonus CD et ils sont toujours très inégaux, excellentissime avec « Bye Bye Prêcheur », bien pêchu et mordant dans les paroles et c’est dans ce registre caustique que je préfère Schmoll, moins convaincants avec « Rien qu’une femme », encore une fois trop mièvre. Un album qui ne figure pas parmi ses meilleurs, loin de là, et dans lequel on peut sauver 2 chansons, voire 3 si on compte le « Bye Bye Prêcheur » en bonus. C’est peu, très peu et les années plus difficiles et moins créatives, loin des succès grand-public, une sorte de « traversée du désert », commençaient pour Eddy. Mais rassurons-nous, on finira par « retrouver notre héros » mais il faudra attendre pour ça un peu.

JOE-ROBERTS
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le 20 sept. 2024

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