75 minutes en 10 chansons ! Dieu, que cet album est loooooooooooong !!!
Je ne sais par où commencer tellement j'ai de choses à dire sur Death Magnetic. J'ai même dû faire des post-it pour ne pas en oublier en route, c'est dire !
Pour mettre les choses au clair dès le départ, je suis un fan de Metallica..de la première époque surtout, entendons là 1983-86 (de Kill'em All à Master of Puppets, éventuellement un petit bout de ..And Justice For All), après tout s'est délité à une vitesse folle.
Kill'em All et Ride The Lightning ont une place de choix dans ma discothèque aux côtés de Judas Priest et Motörhead en vinyle, me manque plus que Master of Puppets et là ça le fera vraiment, le tout couplé à des K7 du groupe. Donc, tout ça pour dire que Metallica et moi c'est une vieille histoire d'un "je t'aime, moi non plus" très alambiqué.
J'aime ce qu'était ce groupe mais beaucoup moins ce qu'il est devenu. Ouais, parce que t'auras toujours des abru*** qui diront qu'ils aiment un disque tout pourri de leur groupe préféré même s'il est nul à en vomir !..juste par fierté et par abus de subjectivité nocive. Donc, subjectivement j'aime Metallica, objectivement y a à prendre et pas mal à laisser également.
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J'ai écouté Death Magnetic dès sa sortie en septembre 2008 et je l'avais attendu tel le messie, après un St. Anger pitoyable comme c'est pas permis ! Première écoute sympa, probablement parce que St. Anger avait fait tomber bien bas Metallica. Impossible dès lors d'aller sous le sol. Donc, je disais que je ne l'avais pas trouvé mauvais, agréable même en comparaison du précédent.
Depuis cette date je me suis repassé l'album à plusieurs reprises et hier, alors que je marchais paisiblement, le lecteur mp3 dans les écoutilles, je me dis "tiens, je vais me réécouter Death Magnetic". Je devais probablement avoir des doutes quant à mon jugement sur l'album, j'ai donc une énième fois dû me le remettre dans les oreilles. Et là, et là mes aïeux, je dois dire que le choc fut de taille !
Oui, mesdames et messieurs, je peux décemment dire que Death Magnetic concoure avec St. Anger à la pire bouse du groupe californien ! Je pressens un album en 2013 pour fêter les 30 ans de leur premier album, et je crains une nouvelle fois de tomber de haut. Enfin, c'est une autre histoire, on verra bien.
Donc, Death Magnetic c'est quoi ? C'est 10 titres, 75 minutes de bruits, pour autant de fracas, d'inutilités, d'indécence musicale, d'insulte à la musique, au thrash metal, aux fans, aux...les mots me manquent.
J'ai même cru à un moment que c'était une blague cet album, une espèce de parodie à la mauvaise musique..ce qui, entre nous, aurait été plutôt sympathique venant d'un groupe (plutôt de James Hetfield) imbu et brossant son image telle Paris Hilton ou Madonna. Mais non. Ô rage, Ô désespoir, Ô tristesse ennemie ! Que vois-je arriver là au loin ?..les troupes de la coalition fondant irrémédiablement sur l'animal blessé ?..je crains que oui.
Metallica est devenu depuis moult années un pur produit marketing, une plus-value sans limite pour Universal et sans fond tel Le Tonneau des Danaïdes. Parfois faut faire des choix, Metallica a choisi son camp depuis fort longtemps me semble-t-il..Cet album en est un témoignage plus que criant ! J'irais même un peu plus loin en affirmant que la pochette de l'opus est ce qui a été fait de mieux avec cet album ! Warner Bros. ayant même eu la riche idée de le sortir en vinyle (double-LP bien évidemment au vue de la longueur des morceaux !), à un prix que j'imagine élevé.
Bon, revenons à nos moutons. Death Magnetic.
Dix pistes interminables, 8 minutes en moyenne environ pour chacune. Une éternité pour un album de cette (piètre) qualité ! Une fois de plus, heureusement que Kirk Hammett est là pour sauver ce qui peut encore l'être..et encore ! Lars Ulrich derrière les fûts est pathétique, mais pas autant que James Hetfield au chant ! Concernant Robert Trujillo à la basse, le gars fait bien son boulot, il suit la machine sans broncher. Je l'aime bien Roberto, il est efficace, show-man mais pas trop, et puis il a joué avec Suicidal Tendencies, et ça c'est la classe ! Bref, les performances des uns et des autres sur l'album sont inégales, et ça je l'entends telle la pluie qui est prête à se pointer. That Was Just Your Life, The End of The Line et Broken, Beat & Scarred (les trois premières chansons) sont PI-TOYA-BLES de médiocrité. Elles tissent des liens d'une telle platitude que je me demande si Metallica n'aurait pas fait appel à un ingénieur en génie civil pour leur concocter une ligne droite et monocorde, genre l'autoroute interminable que tu prends pour aller en vacances ! Que ces trois pistes sont d'un ennui mortel ! J'ai failli m'ouvrir les veines à leur écoute ! Je vous assure. Et puis, non contents de vous lâcher de la moisissure, ils le font avec les formes s'il vous plaît ; 21 minutes pour ces trois merveilles dignes de la radio FM ! The Day That Never Comes relève un peu le niveau tout en restant passable. Tout en restant également assez pompeux lui aussi, mais déjà un peu meilleur. All Nightmare Long, tu t'éclates pendant 4 minutes et puis après c'est la mort clinique du reste de la chanson. un patchwork de sons triturés et brodés tel un canevas, histoire de rajouter de la laine à tes moufles. Mais nan, moi on me la fait pas à l'envers. Cyanide et The Unforgiven III sont pathétiques comme le bon vieux Hetfield (d'ailleurs, faudrait que j'aille voir les crédits..ça sent à plein nez les compos de Mister $). The Judas Kiss relance tant bien que mal la machine Metallica à l'agonie. Enfin, oserais-je, la rythmique et les parties vocales ne se limitent plus à un pattern aseptisé et monotone !
Et puis vient Suicide & Redemption, la meilleure chanson de l'album, peut-être parce que c'est un instrumental et qu'on n'entend pas la voix de Hetfield, ce qui confère toute sa qualité et laisse s'exprimer pleinement les instruments. Et ça fait du bien après une heure d'écoute ! S&R est la plus longue aussi, 10 minutes ! Kirk Hammett a enfin eu le droit de se lâcher, de nous gratifier de parties de guitare digne de sa pointure. Vous voyez qu'il n'y a pas que de la daube sur DM. Faut quand même attendre l'avant-dernière piste pour vraiment prendre son pied, c'est triste nan ?!..et puis, prendre son pied sur un suicide et une rédemption je trouve ça très spécial mais tellement original et osé.
My Apocalypse clôt la galette comme elle avait commencé, à savoir mal. Cependant, finir par un titre comme celui-la est révélateur : Mon Apocalypse. Effectivement, dans son ensemble, l'album c'est un peu la fin du monde pour Metallica, la fin du leur en tout cas !
J'ai des vertiges en écrivant cette review. Car il est difficile de descendre un groupe qu'on a aimé, qui nous a procuré tant de bonheur auditif, et d'un coup paf vous vous rendez compte que l'être aimé n'est pas celui que vous croyez ; ça fait un choc, un sacré choc!
Il ne suffit pas d'avoir été, encore faut-il savoir le rester. Metallica a été attiré par les sirènes de l'argent, du show-business, de la notoriété et de la gloire. Metallica a toujours rempli les stades, qu'ils fassent 50 ou 100.000 places, ils remplissent et ce, quel que ce soit le prix desdites places. Je voulais aller les voir au Stade de France le 12 mai dernier MAIS claquer au bas mot 75€, euh non. Un jour je m'en voudrai peut-être. Peut-être. Mais les choses ont mal tourné. Je ne reconnais plus le groupe que je portais dans mon coeur, je ne veux pas participer au développement de ce monstre difforme qui a répandu sa férocité tout autour de lui. Oui, les shows sont de qualité certes. Je ne vais pas voir un groupe uniquement pour son show sur scène, je vais voir un groupe pour ce qu'il dégage comme émotion, la sueur qui coule, l'intensité avec laquelle il s'implique. Tous les éléments sont loin d'être réunis. Donc, je m'abstiendrai.
Metallica fut.
Metallica n'est plus.
