Depth Charged par Charles Dubois

On reconnait des les premières notes le son Fixmer. Celui qui frise souvent l'expérimental pour livrer une techno torturée, violente et très sombre reste avec cet album fidèle à son environnement sonore, mai parvient à baisser le tempo et à instaurer, à l'instar d'une violence brute et sauvage, une oppression plus malsaine et déroutante.

Ellipse : Des sons bruts, traités avec agressivité ouvrent avec classe cet album qui s'annonce, à l'image de l'artwork décidément très noir. Si le morceau est très minimaliste, quasi cinématographique, se détache des vapeurs de synthés bonnes à prendre, sortes de bulles d'oxygène nécessaire pour survivre à l'ampleur anxiogène de l'ensemble qui se laisse déjà entrevoir...

Fleeting Beauty : Fixmer joue avec nos nerfs. Sa constance est remarquable. Une note répétée fera office de base sonore au morceau, que viendront perturber un son mécanique grinçant et lointain en constante mutation et déclin ainsi que des samplers industriels, dispatchés au hasard sur l'ensemble du morceau. C'est presque difficilement soutenable et les presque sept minutes du morceau sont définitivement trop longues. 5/10

Unforessen : Le minimalisme est de rigueur. La répétition marque de fabrique. La constance doctrine. A une base qui tabasse et prend la tête viennent s'ajouter des snares hasardeux et des ambiances expérimentales un peu obligatoires. La encore les 6 minutes et 41 secondes sont bien trop longues. on zappe avant la fin. 4/10

Purity : Grincements acides, prodondeurs spatiales dans cette pause expérimentale, sorte de courte respiration entre deux morceaux. La répétition donne vite la nausée. Un beat s'ajoute. C'est déconstruit. Ca fatigue et effraie. 6/10

Inside Of Me : Panique. Stress. Psychose. Les notes obsédantes du synthé nous mènent vers ces sentiments. Mais ça peine à démarrer. Les snares ammènent avec eux des voix, esprits opressants et écrasants. Heureusement le rythme évolue, un nouveau rythme s'ajoute. Mais la répétition se fait vraiment trop dure à supporter. 6/10

Outside Of Me : Les mêmes notes. En plus lent. C'est dérangeant. On se dirait dans un moteur de bateau qui accélère. Le crâne explose. 4/10

Beyond : Une harpe indus' vient ajouter sa dissonance à des basses profondes et obsédantes. Le rythme est plus rapide, plus propice au dancefloor. Un dancefloor immersif et oppressant. 8/10

Pallid Light : Les sons de sonar aquatiques, habitués de la techno, se font ici d'autant plus éprouvants et angoissants qu'ils se répètent dans ce qui semble être un infini relatif, accompagnés par une série de sons fantasmagoriques, qui jaillissant dans tous les sens et viennent titiller nos oreilles. Si en quelques sons Terence Fixmer sait faire prendre à son morceau une toute autre dimension, celle-ci, poisseuse et collante, peine à trouver une certaine virulence qui manque globalement à l'album entier. 7/10

Thoughts : Des synthés planants retranscrivent à merveille le titre du morceau. On est ici dans des pensées. Dans ce qu'elles ont de plus bordéliques, de plus évasifs. Un rythme cassé vient s'ajouter et promet une plongée radicale, quoiqu'au demeurant assez optimiste. L'hypnose et la répétition sont ici positives, en perpétuel mouvement, en développement et déclin. L'évolution est certaine et habitée. Le morceau est magistral. 9/10

Elevation : Basse et synthés posés pour cette ultime ambiance, très cinématographique. On roule la nuit. On se perd dans ses rêveries les plus sombres tandis que le paysage défile sous nos pupilles épuisées. On replonge en apnée dans les méandres d'une techno sombre et poisseuse, qui se veut acide et exigeante mais au final clôt à merveille un album trop inégal et répétitif pour être génial.