Au départ je n'avais entendu parler de ce type en tombant sur lui dans la liste "électro à la cool" de groskarl. En écoutant l'album, je me suis aperçu que je connaissais déjà les morceaux Drop The Pressure (qui fut mixé avec le Dr. Beat de Miami Sound Machine pour donner naissance au single Doctor Pressure, qui fut un carton il y a 10 ans) et Paris Four Hundred, dont j'ai pas mal écouté la version remixée par Etienne de Crecy.
Des singles à l'image de l'album: extrêmement radio friendly, et ultra-simples dans leur composition. Et, pour cause, Mylo a entièrement composé cet album sur son Mac, en 2003. Et ça s'entend: les procédés utilisés sont d'une simplicité enfantine: utilisation abusive du filtre, reprises avec des basses funkys, samples basiques... Vous l'aurez compris, Mylo a beau être écossais, sa musique ne ferait pas tâche au milieu d'une discographie orientée french touch. Pour un peu, on le verrait bien signé sur Roulé, aux côtés de Bangalter, Falke et DJ Falcon.
Seulement, Destroy Rock 'n' Roll est nettement en dessous des productions de ces derniers: le tout est d'une uniformité lassante et sans surprise, faisant davantage songer à une compilation de gentilles musiques d’ascenseur qu'à un véritable album. On se dit que cet album représente l'essence de ce qui vieillit mal dans la french touch et l'électro 2.0, tant certains gimmicks et synthés sonnent ringards, comme celui ultra kitsch présent sur In my Arms. Il y a aussi Guilty of Love, qui fait méchamment penser au thème du menu d'un très mauvais jeu d'arcade acheté à 2 euros sur le PSN ou Xbox Live. Le morceau Rikki reste encore sympathique et funky.
Le pire, c'est sans doute la track éponyme, Destroy Rock 'n' Roll, qui semble pasticher le Teachers des Daft Punk, en énumérant une suite de noms de "stars du rock". Sauf que Duran Duran, Eurythmics et Huey Lewis and The News, on ne les a pas vraiment retenus pour avoir transcendé le genre.
Du coup, si on veut écouter un album électronique qui détruit vraiment le rock, on se tournera plutôt vers Suicide de Suicide, qui détourne avec brio et puissance le rockabilly des années 50 et 60.
Au final, Destroy Rock 'n' Roll est un album sans doute sympa pour les nostalgiques de cette époque, mais certainement pas un indispensable pour ceux qui veulent en savoir plus sur la musique électronique. Ceux-là trouveront mieux en allant fouiller chez les Chemical Brothers, Etienne de Crecy, Bangalter...
