Disintegration.

Ce huitième album colossal des Cure voit le jour en Février 1989. Dès lors, les fans du groupe s'emballent et découvrent ce joyau. Selon Robert Smith, cet album est le meilleur qu'il n'ait jamais produit avec les Cure.

Cet album est selon moi, le plus sombre et triste de leur carrière. À ce propos, le thème de la tristesse est omniprésente dans leur musique générale. Ces chansons tristes ont par ailleurs beaucoup plus de puissance et d'intensité que n'ont et n'auront jamais leurs autres morceaux.
The Cure, c'est le remède, la guérison à notre monde souffrant. Ce remède nous fait partager la douleur et la beauté de ce monde éphémère et en déclin.
Disintegration est un album réservé aux esthètes. Je ne le conseille pas aux novices, d'autant plus qu'il révèle son apothéose après plusieurs écoutes. L'écouter naïvement ferait passer certains morceaux tel que The Same Deep Water as You (cœur de l'album) comme un morceau banal ou pire de transition et prônerait les singles comme des chefs d'œuvre.

La structure est parfaite et au fur et à mesure, on tombe dans un monde parallèle mélangeant comme dit plus tôt la douleur et la tristesse mais également l'espoir (le sourire de l'être aimé mourant dans Plainsong pour donner un exemple). Cet espoir qui nous sauve de ce plein d'émotions et qui nous les fait ressentir plus intérieurement encore.

Fermons les yeux. Robert Smith nous berce avec sa voix et la basse, le synthé amplifient ce côté toujours plus sombre. Le thème récurrent est la séparation, quelle qu'elle soit. Cette voix nous traverse l'âme et les différentes mélodies la font traverser jusqu'au cœur pris d'assaut. Et dès lors, on ressent cette séparation, on vit ce déchirement qu'on a tous vécu et on devient victime du mal. Le mal qui sous les Cure fait du bien, malgré tout.
Puis, on les ouvre de nouveau et on se retrouve face à la réalité. Ça aurait pu être vrai. Alors, on pense, on change de cadre à chaque nouvelle chanson. On s'imagine un décor, une situation. On écoute les paroles, subtilement travaillées, on imagine une histoire, interprétée de tellement de manières. Puis on rêve, on rêve, on rêve...
À la fin de l'écoute, on a envie de le réécouter de nouveau et revivre ces histoires ou en imaginer d'autres. Le mal qui fait du bien, encore.
Cet état ne devrait plus vous lâcher pendant un moment. Vous êtes sous l'emprise de la musique. Et ici, on parle de vraie musique. Celle qui est capable de faire verser des larmes par une simple note qui traverse l'esprit jusqu'aux sentiments les plus profonds. Laissez vous aller, The Cure est en train de vous soigner.


Écouter Disintegration, c'est comme écouter les flots d'une cascade tombés une nuit de clair de lune au rythme de vos larmes versées.

Ce mastodonte est un véritable classique et le restera toujours pour les esthètes qui tout comme moi rêvent et rêveront encore. Laissez vous donc bercer si ce n'est déjà fait.