Drones
5.2
Drones

Album de Muse (2015)

Drones - Muse : Matthew Bellamy is Dead Inside (?)

Impossible de passer à côté, voilà des semaines que les chansons du prochain album de Muse ( Drones) arrivent les unes après les autres en preview de la sortie définitive de l'album le 8 Juin.
Inutile de prendre des pincettes ou des détours l'album se résume en un mot : déception.
Le désarroi est d'autant plus grand que Drones était annoncé comme " l'album du retour aux sources" , " un album dans la veine du groupe tel qu'il l'était à ses débuts" , en bref un album renouant avec les sonorités plus rock alternatif de "Showbiz" et " Origin of Symmetry".


Or , l'album s'ouvre avec Dead Inside , chanson que j'ai pu écouter dès le mois de mars sur youtube et le ton est donné : c'est pauvre , de mauvais goût et à des années lumière de ce qu'on nous a promis. le changement ne me dérange pas , je fais partie de ceux qui trouvent des bonnes choses à The Second Law, mais là , on a affaire à une chanson affreusement mauvaise , et pas seulement pour du Muse, mauvaise dans l'absolu. Les hostilités sont ouvertes.


Viens ensuite Psycho, une des "réussites " de l'album mais soyons honnêtes, la chanson n'a rien d exceptionnel : un riff dont l'efficacité n'est plus à prouver et pour cause , Muse le joue depuis 1999 lors de ses lives. Alors bon, on a pas affaire à une prise de risque et une composition travaillée et exceptionnelle mais le boulot est fait, le rapport travail/efficacité rentabilisé au maximum.


Dans la lignée du moindre effort , retrouvons Mercy.
Harmonie pauvre, voire inexistante , le groupe n'ayant même pas pris la peine de faire un refrain différent du couplet. Le texte est assez affligeant, et la chanson ne se laisse pas écouter, tout juste entendre. Sorte de mauvais mélange entre Starlight et Follow me, très peu pour moi...


Mais ne perdez pas espoir! Il y a du mieux à l'horizon !
Ne vous enflammez pas non plus, le mieux est significatif mais n'atteint que le statut de "sympa".


En effet , Reapers et The Handler ont des relents des albums Showbiz et Absolution. C'est léger , mais assez présent pour faire du bien après ce qui vient de passer. On retrouve de l audace dans la deuxième moitié de Reapers, et la première moitié de The Handler renoue avec une époque où Muse transfigurait la scène rock. Le problème ? Ces deux titres sont ponctués de moments mal amenés , conçus dans le même moule que les chansons précédentes , calmant d'emblée notre enthousiasme naissant , nous rappelant que c'est bien Drones que nous avons entre les mains.


Defector surprend au premier abord , avec ses allures de chansons de Queen , mais trouve une petite grâce à nos yeux dès la deuxième écoute, malgré un solo peu convaincant .


Revolt .... Quasiment rien à dire . Je vous mets juste au défi de survivre à ce refrain tout droit sorti de la tête de Kevin, 14 ans, qui pense que Simple Plan et Green day sont les génies de la scène rock des 10 dernières années. Un mauvais moment.


On a enfin un moment de calme dans l'album avec Aftermath. Mais ne vous attendez pas à une perle dans la veine de Blackout , Endlessly , Soldier's Poem ou Hoodoo. C'est mièvre, poussé à l'extrême dans le cliché de musique douce. Pas de place pour la subtilité ni pour des cordes synthé agréables a l'oreille.


Si vous avez un peu suivi l'actu avant la sortie de l'album , vous avez forcément entendu parler de The Globalist , la chanson de plus de 10 minutes ( 10 minutes 7 exactement) censée faire écho à Citizen Erased de Origin of Symmetry.
Là nous avons matière à discuter.
Je n'ai absolument pas été convaincu par l'introduction (sifflée) pseudo western qui nous donne juste envie de retourner écouter Knights of Cydonia en live , avec Man With A Harmonica en prélude.
Vient ensuite le chant ( après 2 minutes 50), ne relevant pas vraiment le niveau, il ne se passe pas grand chose émotionnellement, tout est très attendu.
Et là.... ET LA! A 4 minutes 30! L impensable se produit ... On part dans une deuxième partie endiablée , avec un riff de guitare rappelant un tantinet Stockholm Syndrom ( mais ça fait tellement du bien qu'on l'accepte avec plaisir). Et la tension monte... monte.. C'est vraiment bon, on se croirait en live, puis l'harmonie change et c'est encore mieux , on prend vraiment son pied c'est dingue.
Mais c'est trop court. 2 minutes plus tard , le piano rentre et brise nos rêves d'envolées avec une petite ballade à mi chemin entre Explorers de the Second Law et une atmosphère à la Unintended. Dommage, 100 fois dommage, mais merci pour ces deux minutes qui m'ont enfin fait ressentir quelque chose.


La chanson finit en suspend et s'enchaîne directement avec le dernier titre de l'album : Drones
Une chose est sûre, il ne plaira pas à tout le monde : le morceau entier est chanté A Capella par diiférentes prises voix de Matthew Bellamy, ce dernier formant un choeur à lui tout seul et nous livrant un morceau digne d'une oeuvre de Bach auquel j'ai été grandement sensible. L'audace de l'idée me séduit, le contrepoint est bien mené, l'exécution est parfaite ( à moins de ne pas aimer sa voix mais que faites vous avec l'album dans les oreilles dans ce cas bande de joyeux larrons).
Mon coup de coeur de l'album je pense, bien que ce soit la chanson la plus calme de toute la discographie du groupe.


Je le répète , l'album est décevant, malgré quelques coups d'éclat par ci par là, l'ensemble est gâché par de trop nombreux moments de mauvais goûts semblant sortir de ce qui se fait de pire dans la pop actuelle. Mais je ne perds pas espoir, je pense que le groupe est retourné en studio à un moment où il n'avait tout simplement rien à dire , donnant naissance à des titres plats, sans âme.
L'album Drones ne m'empêchera sûrement pas de retourner voir Muse en live, leur prochaine tournée étant pleine de morceaux mythiques de leurs débuts ( The Groove, Fury , Futurism).
Ils sont et resteront des musiciens de grand talent, Drones n'en est juste pas le bon témoin.

Vincent_Natale
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le 6 juin 2015

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Vincent Natale

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