Entreat (Live)
7.4
Entreat (Live)

Live de The Cure (1990)

There was nothing in the world that I ever wanted more than to feel you deep in my heart

Et voici un deuxième live de Cure!


Alors que les rumeurs de fin du groupe et d'album solo allaient bon train, voici que le groupe sort, d'abord en catimini via son fan-club, puis au grand public un an plus tard, son deuxième disque live. "Entreat" n'est pas le témoignage d'un concert-fleuve tant attendu, mais un disque regroupant huit extraits du dernier album "Disintegration", joués lors des trois soirées légendaires à Wembley en juillet 89. Huit extraits seulement, alors que Cure sortait à l'époque des concerts de trois heures, l'arnaque! Aurait-on pu dire, mais ce disque n'avait nullement vocation, je le rappelle, d'être un live officiel, mais plutôt la petite coupelle d'olives servie pour attendre sa pizza (surtout lorsque celle-ci s'appelle "Wish"). Soit, un rappel contextuel s'impose:


The Cure se retrouve à nouveau en formule quintet depuis l'éviction officielle du membre fondateur Laurence Tolhurst, en roue-libre depuis belle lurette. Le Prayer Tour (a.k.a. "la tournée de Disintegration") sera salué comme la tournée la plus mythique du groupe, le point d'orgue musical, la célébration ultime d'un succès grandissant depuis une bonne décennie. Le triomphe sera de la partie des deux côtés de l'Atlantique. Robert lâchera au public "I'll never see you again" à la fin du dernier concert, et laisse entrevoir que c'est le moment propice pour tirer sa révérence. Lorsque le disque sort enfin de manière officielle au printemps 91, de l'eau aura coulé sous les ponts et la parution de quelques singles et un album de remixes prouveront que l'aventure continue. Mais revenons à "Entreat".


Présenter un live constitué uniquement d'extraits de son dernier album est plutôt osé, surtout lorsqu'en plus on omet d'y inclure les deux singles les plus connus. Pourtant, si on fait fi de toutes ces considérations et si on se concentre sur la musique, "Entreat" est un excellent condensé de ce que pouvait faire le groupe à l'époque. L'exécution est au millimètre, la batterie de Boris Williams a un sacré punch, les claviers de Roger O'Donnell sont encore plus présents que sur l'album studio et la voix de Robert, remplie d'émotion et de confiance nous transporte. "Pictures of you" donne le ton: Les versions seront un peu plus énergiques et un peu moins atmosphériques que les originales, mais qui s'en plaindra? "Fascination Street" déboule comme à son habitude, et restera jusqu'à aujourd'hui un pilier des sets live. On entrera dans le dur avec "Prayers for rain", une version ultime avec le cri de Robert à la fin, mais LA grosse tuerie, sera sans conteste "Disintegration", une décharge émotionnelle puissante, introduite par l'impro de basse mythique (à moins que ce ne soit la Fender VI de Robert), le chant déclamé au long de ces sept minutes rempli de rage, explosant sur les "Always is" à la fin, les harmonies de Robert et Porl, tout y est sublime. Rien que cette version justifie l'écoute (ou l'achat) du disque. La pression sur relâchera sur le superbe "Homesick" avec ses petites phrases de piano jazzy du meilleur goût, puis sur "Untitled" avec sa fin rallongée.


"Entreat" reste un excellent disque pour tout fan du groupe, il a été pour moi une excuse de plus pour renforcer mon Curisme aigu. Je conseille néanmoins de se pencher sur l'original à huit titres, plutôt que sur le "Entreat plus" sorti lors de parution de la version Deluxe de "Disintegration" en 2009. Même s'il présente l'album dans son intégralité, on remarque que les morceaux manquants n'apporteront pas grand chose de plus et que le son n'aura pas la patate de l'original.


"Entreat" mérite un beau score et sera la première parution de l'ère post-80 de Cure - Le groupe qui n'en a "jamais assez" (référence à l'épisode suivant, bien-sûr!).


BorisNetzer
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le 3 déc. 2023

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Boris Netzer

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