J'écris à propos de l'album indiqué dans le titre car il y a erreur sur la pochette !
Die Like A Dog – Fragments Of Music, Life And Death Of Albert Ayler (2010)
Bien que cet album ne soit paru qu’en deux mille dix, côté musique il précède les autres albums de la formation, car il contient des pièces enregistrées en live le dix-neuf août quatre-vingt-treize au « Townhall Charlottenburg » de Berlin. Sorti sur FMP, il dépasse les soixante-douze minutes et flirt avec les capacités physiques du Cd.
Die Like A Dog c’est donc le saxophoniste Peter Brötzmann, le trompettiste Toshinori Kondo, le bassiste William Parker et le batteur Hamid Drake, uniquement des musiciens de premier plan. Quand ils jouent à ce concert ils ne savent pas que ces bandes seront sauvées et formeront un album, aussi il est bon de se remettre dans l’atmosphère de l’époque, afin de mieux comprendre ce qui s’est passé.
A cet égard certains titres sont énigmatiques, comme « N°1 », « N°2 », « 10’37 », « 1’15 », « N°3 », « 18’51 », « 17’28 » et « N°4 ». Les pièces contenant uniquement des durées sont tout simplement sans noms, sans titre, ne reste que la durée pour les signaler. Celles qui ont un numéro sont identifiées de cette façon. Toutes se rattachent au titre sur l’album « Fragments Of Music, Life And Death Of Albert Ayler », car chacune connaît au moins une citation de l’une des œuvres principales du saxophoniste défunt, on cite « prophet », « ghosts », « spirits » ou « bells », mais il y en a d’autres encore…
C’est cependant Brötzman qui signe de son nom ces improvisations, mais on trouve également deux reprises du fameux « Saint James Infirmary » de Don Redman, qu’avait rendu célèbre en son temps l’immense Louis Armstrong. Il y a également une courte version de « Two Birds In A Feather » de Brötzmann.
On peut donc comprendre que toute l’œuvre de cette formation, et par extension également celle de Brötzmann, est sujette à la musique d’Albert Ayler, et qu’elle s’en revendique en assumant une sorte de paternité de ce côté.
Mais il faut également dire quelques mots sur l’incroyable Toshinori Kondo qui surprend, étonne et donne une couleur assez incroyable au son de la formation. En effet il utilise une trompette dont le son est déformé et porteur d’effets électroniques, son activité est essentielle sur le rendu global du groupe qui, ainsi, échappe totalement aux standards normalisés du quartet de jazz. Cette trompette « électrifiée » dialogue souvent avec notre saxophoniste, pour ce qui me concerne j’aime particulièrement ces moments inhabituels.
Il me reste à signaler l’existence d’un coffret regroupant « The Complete FMP Recordings », c’est-à-dire des quatre albums dont je parlerai ici, car il y a deux enregistrements live que l’on peut également se procurer et qui sont visibles sur Discogs.
Assez curieusement cette « complète » existe en deux présentations différentes, le hasard m’a permis de constater cela. La première est simple, un coffret en carton pas très solide mais résistant au temps si on y fait attention, contenant les quatre Cds individuels augmentés d’un livret avec photos, textes en anglais et en allemand. L’autre version consiste en un quadruple Cd regroupant les albums sans les pochettes.