Suzanne Ciani, Jonathan Fitoussi – Golden Apples of the Sun – (2023)
Voici un album qui réunit deux générations de musiciens. A ce compte Suzanne Ciani est l’ancienne, l’expérimentée, celle dont le nom est entré dans l’histoire de cette musique, c’est une figure de l’électro, née en quarante-six dans l’Indiana, elle est passionnée par les instruments anciens, les vieux synthés, comme le Buchla, le moog ou l’EMS…
Jonathan Fitoussi, c’est le frenchie, également compositeur et versé dans la musique électro. Il est né fin soixante-dix-huit à Paris, il n’a pas l’ampleur et l’autorité de sa consœur, mais il est déjà bien connu et je possède un autre album de lui, enregistré avec Ariel Kalma « The Encyclopedia Of Civilizations Vol. 3 : India », un truc bien chouette.
Bien qu’ils ne soient que deux, je m’avère incapable de discerner qui fait quoi en ces lieux bizarres où les machines règnent. Ne vous attendez à rien de pointu, mais plutôt à un simple j’aime/j’aime pas, du basique., non pas qu’à l’habitude ce soit beaucoup plus que çà, mais là je sens vraiment mes limites, et je rame déjà.
Heureusement il y a quelques mots sur la pochette, dommage que Suzanne Ciani ait écrit en anglais… Ah, tiens ! Fitoussi aussi... On nous apprend que les deux ont enregistré la musique en Californie, face à l’Océan, le Pacifique, vous l’aviez ? Vous êtes formidables ! Fitoussi aussi.
Ça n’a l’air de rien, mais c’est d’importance car l’air, et ses déplacements, ça forme le vent, et le vent, ça fait de la musique, et oui ! Et quand les vagues s’écrasent sur la plage paradisiaque ça fait également du bruit, et ce bruit c’est aussi de la musique, que l’on mélange avec celui des machines placées pas trop loin, mais branchées à bonne distance tout de même, car vous connaissez tous les bonnes blagues du père François, oui Claude, vous l’aviez ? Vous êtes formidables !
Le vent, les vagues, les clapotis, les mouettes, les vieilles machines tout çà est bien connu depuis longtemps, surtout les éléments qui eux s’agitent même depuis très, très longtemps, de quoi diffuser dans votre esprit, vous qui écoutez cet album, un fort sentiment de Vintage, de Sépia, et peut-être même de nostalgie…
Alors le truc n’est pas vilain, particulièrement la première pièce où s’entend la voix de Suzanne, pas celle qui t’emmène chez elle près de la rivière où s’entendent passer les bateaux, non, Ciani celle qui swingue avec les machines, non je déconne. Sur la seconde pièce elle chuchote et mine de rien ça aide…
Souvent on pense aux années soixante-dix, le son est là, on pense à Tangerine Dream, à des vieilles choses comme ça, « Phaedra » par exemple. Il y a deux dimensions, la première est un fond de synthé qui tisse une longue toile assez diffuse avec les bruits de la nature, et une seconde beaucoup plus active et dynamique en premier plan qui sautille, monte et descend, esquisse des mélodies de machine, comme ça, pendant longtemps…
Voilà, c’est tout, peut-être à demain…