Myra Melford's Fire And Water Quintet – Hear The Light Singing – (2023)
Myra Melford est une pianiste assez incroyable, elle respire le free car elle est tombée dedans quand elle était petite, en écoutant Cecil Taylor et Ornette Coleman. Elle a été l’élève de Gary Peacock, a rencontré Ran Blake, puis Leroy Jenkins, et encore Jaki Byard et Don Pullen, elle a enregistré depuis les années quatre-vingt-dix et possède une discographie déjà fournie.
A côtoyer de si illustres musiciens elle s’est imprégnée de tout ce talent comme une éponge, car elle est travailleuse et douée, même très. Elle a formé ce quintet en deux mille vingt et un avec d’autres femmes musiciennes de premier ordre, Mary Halvorson à la guitare, Ingrid Laubock aux saxs ténor et soprano, Tomeka Reid au violoncelle et Lesley Mok à la batterie, de gauche à droite sur la photo, Myra Melford est la plus à gauche.
Cet album est la suite de « For The Love Of Fire And Water » paru en vingt-deux, avec les mêmes, mise à part Susie Ibarra, remplacée par Lesley Mok. C’est une suite, mais pas vraiment en fait, car les titres ici commencent tous par « Insertion » suivi d’un numéro, ce qui indique que ces pièces s’insèrent dans la première suite mais ne la continue pas, comme un commentaire ou un ajout. Je ne possède pas encore le premier volume et ne l’ai pas écouté, je ne suis donc pas le mieux placé pour faire un commentaire sur ce procédé.
Tout ce que je puis dire c’est que j’ai déjà écouté plusieurs fois cet album, et qu’il me procure à chaque nouvelle écoute des sensations renouvelées, c’est même un accroissement dans l’intérêt qu’il me procure. La musique est entièrement composée par Myra Melford et les compos sont vraiment formidables, souvent complexes et envoûtantes.
J’ai même du mal à délimiter la ligne entre partie écrite et solo, tant tout cela semble toujours tomber avec une incroyable justesse, un peu à la façon d’un Zorn qui contrôle tout, même si ici ce n’est évidemment pas le cas. L’album passe à grande vitesse et les cinquante-deux minutes semblent ne durer qu’un quart d’heure, tellement l’emprise est forte, distillée par cet ensemble incroyable.
Il est impossible de sélectionner une pièce plus qu’une autre, ou de mettre une musicienne en avant, tellement l’ensemble est formidable. Certes on sera sensible aux extrapolations géniales de Mary Halvorson, mais vraiment toutes sont extraordinaires. Encore un album à ne pas rater, qui donne l’envie d’écouter le précédent !