Just tell them you're doing their sister and mommy every once in a while.
On aurait pu croire que les membres de KISS allaient tous faire de vraies carrières solo en sortant des albums à la chaîne après les succès de ceux de 1978. Mis à part Peter Criss et surtout Ace Frehley, il faudra attendre 26 ans pour que Gene se décide enfin à faire quelque chose. Mais vous savez le pire ? Le petit Simmons se permet de jouer à nouveau au gros flemmard, en ne jouant de la basse que sur cinq des treize chansons que compose l'album. Bon d'accord c'était pire dans le précédent vu qu'il n'en jouait même pas. Enfin ce n'est pas si important que ça. Le plus important est de se poser la question : « est-ce aussi réussi que son premier effort solo ? » Peut-être que je ne devrais pas donner mon avis général tout de suite mais malheureusement, c'est pas toujours génial.
J'ai pris la fâcheuse habitude de vouloir parler des pochettes et franchement je me complique la vie plus qu'autre chose. Mais étant donné que j'ai commencé, je ne peux plus m'arrêter. Surtout que la pochette d'un CD sert de première impression. Et même si je divague un peu ici (en fait c'est pour rendre cette critique faussement plus longue), la première impression que laisse ce second album de Gene Simmons est pas spécialement bonne. On le retrouve cette fois-ci sans maquillage ou du moins sans celui du démon des bisous (ça fait con dit comme ça). Il a l'air de se la couler douce au milieu d'un tas de femmes, quasi littéralement d'ailleurs. Sauf que ça fait racoleur et les motifs en surimpressions rendent le tout assez moche et ridicule.
On ouvre sur Sweet & Dirty Love qui, dès les premières notes, donne l'impression d'être un rejeton de KISS. Et c'est réellement le cas, la chanson date en réalité de 1977. Gene l'a simplement retravaillée, au passage embarqué Eric Singer à la batterie, Bruce Kulick à la guitare et même un Paul Stanley pas spécialement bien caché pour faire les chœurs. La chanson est plutôt pas mal avec son côté à la fois KISS et Queen, on va pas me dire que ce riff est pas pompé sur Tie Your Mother Down. Mais le tout souffre d'un mixage à deux balles qui malheureusement reste tout le long son album.
La chose la plus étrange ici est certainement cette reprise de Firestarter du groupe Prodigy. Je ne dirais pas que c'est de la merde mais c'est un beau foutoir ! La reprise ne sert pas grand chose et n'apporte rien de plus à la version originale. Et pourtant elle servira de seul et unique single pour ce trou du cul (non pas Gene Simmons mais l'album). Bon au moins y'a Dave Navaro à la guitare...
Weapons of Mass Destruction est à nouveau un titre rejeté de chez KISS et qui revenir le duo Kulick et Singer. Bon ça s'entend tout de suite, ça ressemble complètement à son groupe. Le titre devait à la base ouvrir Psycho Circus mais finalement il atterrira sur Asshole. C'est pas mal du tout, d'accord c'est loin d'être grandiose mais ça fait son effet.
Waiting For The Morning Light a une histoire assez marrante. En effet la chanson est co-écrite par Bob Dylan et devait apparaître sur un de ses albums mais comme Bob et Gene ne s'entendaient pas plus que ça, ce-dernier la récupéra pour lui. C'est extrêmement cucul et elle souffre d'une instrumentation bien pourrave et trop synthétique, sans raison d'ailleurs. Une version acoustique serait beaucoup mieux à mon avis parce que la chanson n'est pas non plus mauvaise.
En parlant de mauvaise instrumentation et de cucul, Beautiful conserve les mêmes problèmes. La précédente chanson était tout de même sympathique, là c'est juste ridicule, surtout venant de la part de Simmons. Aussi vite écoutée, aussi vite oubliée !
Asshole est un titre très marqué par son époque, que ce soit au niveau de sa musique et de ses paroles. C'est plutôt rigolo et tout à fait écoutable mais merde c'est d'un con ! C'est à croire que Gene est redevenu un gamin qui vient d'apprendre un gros mot...ou alors c'est sa gamine qui a écrit les paroles (elle avait douze ans à l'époque).
Now That You're Gone est juste chiante, cucul et inintéressante. Pourtant la chanson a été co-écrite par Bob Kulick, sauf que là c'est trop. Entre son instrumentation vieillotte et les chœurs interprétés par des gosses, j'ai juste l'envie de la zapper.
Sur Whatever Turns You On, Simmons fait appel à sa femme et à sa fille pour donner de la voix dans les chœurs. C'est peut-être un peu trop Pop pour lui mais ça fonctionne plutôt bien, en particulier grâce à son refrain entêtant. Juste pour faire des anecdotes inutiles, Sophie Simmons chante plutôt bien et elle a même participé à l'émission X-Factor aux États-Unis.
Le titre suivant Dog est franchement inintéressant, malgré quelques bonnes choses. Tout le long je ne pouvais pas m'enlever l'idée qu'il s'agissait d'une suite au Joe Macho de Joe Dassin. Écoutez donc les deux chansons et vous comprendrez mieux.
Black Tongue est certainement LA chanson de l'album, celle qui faut retenir. Pourquoi ? Parce que Frank Zappa ! Gene a eu la chance de pouvoir accéder à certaines archives et divers morceaux inutilisés du très très grand monsieur qu'est Frank Zappa. Du coup on le droit à un solo bien cool de sa part (à titre posthume bien entendu), ainsi qu'une bonne partie de sa famille (Ahmet, Gayle, Moon et Dweezil qui lui aussi se charge de la guitare). Honnêtement j'en redemande, j'aurais franchement préféré que la chanson soit plus longue, elle est bien trop courte pour moi. J'oserais même dire qu'elle a un côté 21st Century Schizoid Man de King Crimson.
Carnival of Souls devait apparaître sur l'album du même nom de KISS (évidemment !). Elle a aussi failli avoir sa place sur Psycho Circus. On comprend finalement pourquoi la chanson n'est sur aucun de ces deux albums, c'est pas super génial. On entend le fils de Gene dans les chœurs et on le reconnaît rapidement. Mais bon ça ne vole pas haut, mis à part le solo rigolo qui reprend la fameuse musique du cirque, dont je sais enfin le nom au passage. C'est l'Entrée des Gladiateurs ou Grande Marche Chromatique, du compositeur Julius Fučík. Enfin tout ça pour dire que j'aime bien, même si Simmons a fait bien mieux.
If I Had a Gun est à nouveau un titre qui sonnera un poil trop Pop pour les fans de KISS. Mais ça fonctionne encore et toujours. Rien de transcendant mais rien de mauvais non plus.
1,000 Dreams semble être une redite de sa reprise de When You Wish Upon a Star. Trop cucul et trop sirupeuses pour un chanteur qui se fait passer pour un démon. Autant en 1978 ça allait, maintenant c'est juste ridicule de sa part.
Ce second album solo est difficile à apprécier et même à juger. D'un côté on a le droit à des chansons insipides, de l'autre on a deux ou trois bonnes chansons et au milieu des trucs qu'on a l'impression d'avoir déjà entendu. Asshole souffre surtout d'un mixage qui semble avoir été fait à la va-vite, sauf sur Black Tongue (heureusement d'ailleurs !). On a tout de même l'impression que Gene Simmons s'est amusé en faisant cet album. Il aurait apparemment tout un tas de chansons déjà écrite mais qui ne conviennent pas pour KISS, pourquoi ne pas avoir fait un autre album solos depuis alors ?!
Le méga pas de bol avec Asshole, c'est qu'il se retrouve coincé entre deux bons disques du Bisou. Juste avant était sorti Psycho Circus et après c'était au tour de Sonic Boom. J'aurais été plus intéressé qu'il avait eu la bonne idée de le produire à l'époque des absurdités qu'étaient Hot in the Shade et Crazy Nights.
Je le conseille tout de même aux fans de KISS, il mérite tout de même une écoute mais peut-être pas de débourser quoi que ce soit. Par contre il est évident qu'il ne restera pas dans les annales. Personnellement j'ai appris très tard que cet album existait en le trouvant par hasard chez Emmaüs, il était neuf en plus.
