Holy Moly!
6.6
Holy Moly!

Album de Blues Pills (2020)

[...] Passé cette entame déjà béton, le reste d'Holy Moly! représente fort bien ce qu'il est advenu de ce pauvre petit bout de femme lorsqu'elle était dans la tourmente. Il n'a pas été que question de se défaire du poids du maquereau qui l'utilisait et la dilapidait plus qu'autre chose, c'est également se remettre en question, trouver une nouvelle étincelle et la saisir afin de continuer à vivre avec mordant et conviction. De ceux qui la connaissaient de bien avant 2014, ils pourront d'ailleurs clamer que l'étincelle n'est pas forcément si nouvelle que cela, qu'au final, c'était davantage se réapproprier celle qui l'animait dans la fleur de l'âge lorsque tout a commencé au fin fond du garage, bars et salles des fêtes du village. Holy Moly!, c'est donc renouer avec le délire revival 60's / 70's dans ce qu'il a de meilleur et non par volonté purement mercantile : le bon feeling et la spontanéité, le tout mis en relief avec une prod' aussi garage que délicieusement chaleureuse. Bref, il n'est pas question ici d'être surpris ici avec des idées révolutionnaires qui viendront faire avancer les délires blues rock à tendance psyché et soul de la grande époque Woodstock mais davantage de le prolonger avec du neuf qui n'a rien à envier du vieux. Le tout en le faisant dans le bon esprit de simplicité, sans la moindre volonté de détrôner les légendes mais plutôt de leur rendre honneur avec humilité (« California » qui reprend certaines composantes du « With A Little Help Of My Friend » de Joe Cocker). Mais rester modeste ne signifie pas pour autant que le talent n'est pas au rendez-vous. Car de tous les prétendants de ces dernières années au genre, c'est bien Blues Pills qui pourrait se targuer d'avoir une des meilleures gouailles du circuit, une réincarnation inespérée de Janis Joplin (les fulgurances de fin de « Wish I'd Know », mêlés avec les chœurs gospel, de quoi bien coller du frisson bien senti). Et du fin talent de composition pour obtenir des ensembles aussi variés dans les plaisirs (des passages rock plus véloces comme « Low Road » aux frasques plus soul et intimistes à la « Dust », en passant par les mid-tempo groovy aux refrains entêtants tels que « Kiss My Last Goodbye ») que pertinents dans sa démarche première (pas réellement de fioritures ou autres tricheries modernes ici).


Bref, ce qui a été pondu dans Holy Moly! vient du cœur, reste dans la catégorie « brut de pomme ». Exit le champagne snobinard et bienvenue au cidre fermier artisanal. Voilà qui devrait mieux parler au père Sepult' à n'en point douter. En espérant pour lui qu'il ne se montre pas trop rancunier et accepte cette jolie mamelle que la sainte Blues Pills lui tend aujourd'hui.


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Margoth
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le 4 janv. 2021

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