J’aime assez le début de Homework, l’ouverture sous forme de fade-in de « Daftendirekt », l’interlude façon broadcast « WDPK 83.7 FM », puis les quelques titres jusqu’à « Fresh ». Il y a cette impression d’être à l’entrée d’une boîte qu’on pénétrerait progressivement avant de se fondre dans la foule, de la même manière qu’on explorerait petit à petit le monde de Daft Punk. Le problème est que cet univers ne me séduit pas tellement : les expérimentations sonores sont au départ plutôt réjouissantes, mais l’album dure plus de soixante-dix minutes et ne contient aucune vraie chanson, uniquement des boucles et répétitions sans véritable progression. Surtout, je ne parviens pas à retrouver l’adrénaline que peut me procurer un album comme Metal Machine Music de Lou Reed, qui lui ne cherche pourtant à aucun moment à produire de la musique écoutable ; là, on est sur des morceaux qui ne donnent pas spécialement envie de danser et semblent manquer de vie et de chaleur. Il y a heureusement de fréquentes trouvailles montrant que le duo s’investit dans une certaine recherche sonore (cela dit, « Fresh » atteint-il vraiment le niveau des compositions de Brian Wilson, le visionnaire cité parmi les références de Daft Punk ?), mais pas forcément de quoi maintenir l’attention tout du long, notamment lors de ces morceaux de sept minutes quasiment dépourvus de variations (« Around The World », « Burnin’ », « Rock’n Roll »…), agréables lorsqu’ils sont écoutés séparément mais usants à la suite les uns des autres. J’apprécie néanmoins certains instrumentaux (« Da Funk » et « Alive » notamment) et reconnaît un certain talent – le groupe parvient tout de même à rendre séduisant de la musique qui ne dépareillerait pas dans une publicité sur « Revolution 909 » –, mais Homework apparaît un peu trop à mes yeux comme un monde fermé sur lui-même, limitant son périmètre aux références citées sur « Teachers ». Il reste néanmoins un album dont j’ai souvent envie de retenter l’exploration et que j’apprécierai peut-être mieux à la longue, d’autant plus que j’admets ne pas être baigné de culture électronique.