Cantat revient, après tout le monde sait quoi, et revient avec comme compagnon de route son ami bassiste Humbert. Exit les potos de Noir Désir qui ont dit adios à leur ancien front man pour raison d'indécence et bonjour un duo tout frais, tout beau.
Sauf que dans ce duo tout frais, tout beau, se cachent les cicatrices du temps. Ce temps que Cantat a passé à l'ombre, à l'ombre de ses démons, à l'ombre d'un monde sans public, sans amis avec un horizon barbelé comme fenêtre sur l'âme torturée. Une muse laide et grise.
Dans les paroles, la musique et surtout dans cette voix libérée mais toujours prisonnière, Cantat exprime tout un panel de sentiments, un kaléidoscope de noir et de gris, de souffrance, de remords et de colère. Le spectre qui hante Cantat est présent partout, même si l'on sent son envie de renaissance. Sa colère, il la dirige contre les médias. La musique, si elle n'échappe pas de temps à autre, aux griffes d'un Noir Désir toujours présent (via le troisième morceau de l'album), est belle et simple à crever comme cette reprise bouleversante offerte en cri de rage renfermé.
Cantat est toujours là, toujours aussi talentueux et prouve qu'il ne brillait pas qu'avec ses anciens compagnons d'arme. Pourvu que l'horizon nous réserve d'autres albums de Détroit.