"No Stronghold Can Withstand This Malice"

Le retour de Hate Forest, qui arrive comme un cadeau de Noël (sans déc', sortie le 25 décembre) avec ce beau Hour Of The Centaur.


Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'un projet initié en 1995 par les deux Roman de Drudkh (de formation postérieure à Hate Forest, puisqu'apparu seulement en 2002), Saenko et Blaghi, accompagnés à l'occasion de membres d'Astrofaes, Khors, Nokturnal Mortum, soit l'essentiel de cette scène black ukrainienne qui bénéficie d'une grande notoriété. Héritier, tout comme Drudkh, du black dit burzumien, Hate Forest offre une forme de pureté black metal rarement égalée à ce jour : des riffs répétitifs et hypnotiques, des voix (les deux Roman) rauques et bestiales, une batterie programmée, pour une musique qui respire la haine, le désespoir, la misanthropie à un niveau d'intensité rarement égalé. Parmi les fans, chacun semble avoir son classique de Hate Forest : les uns porteront aux nues le bien nommé Purity, d'autres The Most Ancient Ones pour sa primauté (voire la première démo) ; j'ai un faible pour Sorrow, sorti en 2005, œuvre posthume puisque de sortie postérieure à la dissolution du projet. Mais voilà que Roman Saenko le réactive, en se faisant aider du batteur de Drudkh, Vlad, pour... programmer la boîte à rythme.


Avec Hour Of The Centaur, on retrouve Hate Forest comme on l'a laissé, sur un black metal minimaliste, axé sur le riffing et la voix haineuse du seul Roman Saenko dorénavant.
Cet album est d'une grand homogénéité, on reconnaît le style Saenko dès les premières secondes de Those Who Worship The Sun..., adapté à la formule Hate Forest. S'il y a pu y avoir des claviers, des passages ambients par le passé, Sorrow n'en contenait plus et on y trouvait même des fins de morceaux extrêmement abruptes ; c'est dire à quel point le black de Hate Forest était épuré. Avec Hour Of The Centaur, on est resté sur ce format sans fioriture, mais les morceaux terminent sur des fade out, c'est moins brutal.
Au demeurant, l'album est plus construit sur le modèle de Purity, avec des plages de durées variables (entre trente secondes et neuf minutes), l'album culminant à mon avis sur les très drudkhien Anxiously They Sleep In Tumuli, surtout en raison de son riff secondaire qui occupe toute la seconde moitié du morceau sur mid tempo majoritaire.


Le retour de Hate Forest est donc plus que réjouissant, car Hour Of The Centaur est un album des plus inspirés et identitaire, Roman Saenko parvenant encore à développer l'ensemble de ses projets dans une parfaite cohérence, chacun empruntant sa propre route en quasi indépendance.


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Man_Gaut
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le 12 févr. 2021

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Man Gaut

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