Les musiciens démultiplient leur énergie dans un punk rock audacieux aux tonalités affirmées, sans toutefois s'aventurer trop loin. Cela confère du punch et du risque à leurs mélodie. Avec « I'm Nice Now », Upchuck illustre parfaitement les divisions et les collisions sociales actuelles aux US. Dans ce marasme ambiant, la voix du groupe ne fait que s'amplifier et se crisper.
Les chansons du nouvel album, produites par Ty Segall et masterisées par Heda Kadry, apportent des textures aux grooves et aux melodies. Le morceau d'ouverture, « Tired », en est un bon exemple. Au-delà de son refrain guindé, les mélodies sont d'une puissance percutante. Des lignes de basse grondantes, des guitares agiles et une batterie percutante entourent les avertissements criards : « Et si je vous disais que les États-Unis ne sont pas les seuls ? / Et si je vous disais que c'est un problème mondial ? » Ce raffinement de la production ne fait qu'accentuer le son du groupe, où la clarté donne plus d'expression à leurs compositions. « New Case » est un morceau de détente traînant qui captive par ses grooves pétillants, tandis que le chant cultive une inspiration plus détendue avant de renouer avec la lutte. « Lost One » bouillonne de lignes de basse, juste avant que des cordes chargées de « Fuck you ! » et des guitares saturées ne déchaînent les passions. « Nowhere » conclut l'album par des progressions rock directes, mais intègre de puissants solos de guitare en fin de morceau, sublimant encore les passages stridents du chanteur.
Le raffinement sonore d'Upchuck est freiné par l'absence de prise de risque pour sortir des sentiers battus mélodiques, où leurs compositions explosives (« Kin », « Pressure ») commencent à se brouiller. Le chanteur tente de sortir de sa tessiture habituelle sur « Keep Inside », mais elle sonne faux, s'efforçant de libérer une émotion pesante, puis finit par s'essouffler.
I'm Nice Now s'oriente vers deux directions : l'envie de sortir le groupe de sa zone de confort et l'élévation de son répertoire punk rock traditionnel. C'est une situation conflictuelle, où Upchuck cherche à combiner les deux, mais finit par s'engager sur une voie semée d'embûches, où chaque bonne chanson est immédiatement suivi d'un faux pas. Néanmoins, les grooves puissants que le groupe maîtrise parfaitement comme un processus constant, permet à Upchuck de canaliser sa rage.
En conclusion c est un bon album punk rock en 2025 où je ressent la patte de Ty Segall.
ma note:7,5/10