On prend quelques chose de dégueu, et on le transforme en un truc malsain, juste, et dégueu.

Je me souviens la première fois que j'ai entendu le premier "single" de ce troisième opus des CC.
Wrath of god. C'était étrange.

Quand on écoute les deux premiers albums de crystal castles, on attend pas wrath of god. On attend un truc violent, dégueulasse et avec du sens. Si bien que j'ai pas tellement aimé ce single. Un coté "dance" pas fin, limite pas maîtrisé. En tant que musicien, je me suis toujours senti attiré par ce genre de musique. "j'aimerai savoir faire ça". "J'aimerai avoir Alice glass devant mon sm 57". "J'aimerai avoir Alice glass dans mon lit." Et là... ben non.

Normal. Wrath of god n'a rien à faire hors de ce troisième album.

Imaginons qu'il n'y ai pas de single. Imaginons qu'on lance l'album, de A, à Z. Mieux, faisons le ! Alors tout prend sens, car tout commence avec Plague. Et tout fini avec Child I will hurt you. C'est un peu une déception en faite, cette ouverture avec Plague, car ça déchire sa race un peu trop. Mais au moins on comprend, aux travers de ces gros synthés trans / raves, cette rythmique bien "club" bouge ton corps. On comprend que Ethan kane a décidé de s'approprié la musique de Rave. Ni plus ni moins.

Et c'est ça qui fait que "III" sonne comme un truc encore plus fini que les deux premiers, il y à une idée globale que j'adore, pour ma part. On prend un style de musique vraiment pas en forme (l'a t-il déjà été ?), on rend ça plus violent, moins facile, moins mélodique (sauf Sad eyes. J'y vient.) Et on met Alice Glass dessus.

Une Alice Glass contenue. Je me rappelle avoir dit à un amis tout aussi "fan" que moi des CC "je sais pas si j'aime, je trouve ça moins brute" et il m'a répondu "ouais. Ca cri moins." ça cri moins. Voilà. Pourtant c'est toujours aussi véritable, toujours aussi malsain, assez triste sur les bords. Une fin de soirée qui se passe pas très bien ; Kerosene, une rave sans les filles déglingués pas interessante ; Wrath of god.


Après Plague, on aime bien. On adore pas, car c'est pas Plague. Mais on apprécie, on s'amuse à entendre un style détruit et réarranger par ce type avec un nez chelou et une capuche. Puis vint pale flesh, qui renoue sacrément avec les deux premiers album puisqu'il t'étripe les oreilles dans les règles avec des sons bien strident. Loin du petit coté "pop" d'affection. On entend une Alice glass assez criante cette fois çi, et posée quand il le faut. La chanson qui m'a donné le plus de mal, et peut être ma préféré maintenant.

Et puis Sad eyes. Qu'est ce que j'ai detesté cette chanson au début ! Qu'est ce qu'elle m'a retourné en live, a Bruxelles. Faut que ça pète, faut que ça envoi, faut que ce soit mélodique, mais ça reste du Crystal Castles, et c'est ça qui est impressionnant: Tout au long de l'album, le duo fleurte avec un genre de musique assez détestable tout en le sublimant avec des sons d'outre tombe et des voix déformés a outrance.


La seconde partie de l'album me plait un peu moins. Mercenary est vraiment sympa, bien que ce soit Sad eyes a l'envers (Sacré Ethan). Mais le duo "Violent youth" / "telepath" me parle moyen, bien qu'étant assez proche du second album (brillant album) des CC. Arrivé à ces chansons, je suis habitué a une sorte de "force mélodique" que je retrouve un peu moins.

En toute fin, on écoute "Child I will hurt you". Doux mais (dieu merci) pas sucré. J'aime, mais toujours ce besoin de comparé qui bride mon plaisir: J'ai l'impression d'entendre "Tell me what to swallow" avec trop de trucs en plus dessus.


Je me rend compte que je descend pas mal de truc sur cette album, mais mon neuf restera un neuf.
Pourquoi ? Parce que je trouve ça génial de prendre un truc aussi dégueulasse qu'une rave géante et d'en sublimer le coté malsain et dérangé de la chose. Parce que c'est ça que j'ai envie d'entendre, pas un enième tube des dance floors. Parce que je veut épouser Alice Glass, aussi. Et parce qu'on peut dire ce qu'on veut, Ethan Kane fait évoluer sa musique, cherche de nouveaux trucs, sans oublier ce qui fait la force de crystal castles: L'inhumaine Alice Glass.