Cette fois-ci, Sigh & the Electric Space Band (ainsi crédités dans le livret) délaissent complètement le black metal. Enfin, il reste les vocaux de Mirai, qui sont toujours aussi écorchés. Mais niveau riffs, le groupe semble baigné dans un revival speed metal fort jouissif. Mélodiques et acérées, les guitares se taillent la part du lion sur cet album fleuve, et on ne compte plus les passages décoiffants.
L'ajout des claviers sonne un peu moins amateur et collé à l'arrache qu'auparavant, et l'aspect symphonique est mieux intégré à l'ensemble (il est, de toute façon, moins présent que sur Hail Horror Hail par exemple). Pas d'inquiétude, on trouve toujours les synthés majestueux piqués à Nobuo Uematsu qui débarquent sans prévenir et transforment un morceau-hommage à Venom en symphonie épique. Mais il y en a moins qu'avant, et la plupart du temps les claviers jouent un autre rôle, accompagnant les guitares avec un son purement psyché '60s absolument délectable.
On aurait aimé que la batterie suive tout ce joyeux bordel avec brio, hélas il faudra se contenter d'un sempiternel mid-tempo bien monotone. C'est LE défaut de l'album, pas si dramatique que ça mais il vaut mieux essayer d'ignorer les parties de batterie... Surtout que pour aller avec le festival de riffs speed metal, on aurait aimé quelques accélérations (ne cherchez même pas le moindre changement de rythme).
Tant pis, Sigh compense bien ce défaut par sa folie intacte, avec une série de titres tous plus jouissifs les uns que les autres. Mention spéciale à "A Sunset Song", ou le black metal version OutRun avec guitare surf, clavier lounge et break quasi-disco. On trouvera également deux titres électroniques plus lents et inquiétants, offrant d'ailleurs un répit bienvenu de la batterie barbante avec une boîte à rythme. Saupoudrez le tout d'un peu de saxo et d'une superbe sonate au piano échappée de la bande-son d'un Castlevania avec "Impromptu (Allegro Maestoso)" et vous obtenez une merveille d'avant-garde metal. BRING BACK THE DEAD!