« Industry plant » : L’anathème (les plus vieux iront chercher sa signification sur internet) est vite jeté au visage de Miki, phénomène viral des derniers mois avec son titre Echec et mat et son EP Graou. L’insulte figure aussi le titre de son 1e album, dans un retournement de stigmate en forme de pied de nez. La chanteuse franco-oréenne nous y offre ale plus beau condensé de l’époque. Certains y verront à tort une bulle pop acidulée. C’est qu’ils ne prêteront pas l’oreille à ce témoignage totalement bouleversant de sincérité d’une femme à fleur de peau, perdue entre doutes, souvenirs traumatiques et envie d’être heureuse, sur fond de paradis artificiels peinant à tromper l’ennui. Un geste intime qui se fait aussi portrait collectif d’une génération pour qui le meilleur mode d’expression reste encore l’accumulation des références, façon mood board. On est ici face à un véritable potpourri tour à tout profane et érudit, allant de Roger Rabbit à Oneohtrix Point Never. Côté musique, on pense forcément à l’hyper pop d’une Charlie XCX, bombardée icone mondiale depuis le tsunami du Brat summer. Mais aussi à certaines chanteur.se.s français.e.s qui brisent les codes et ont su s’exporter, Yelle ou Redcar (ex-Christine and the queens) en tête. L’une des choses les plus incroyables que vous entendrez cette année et une preuve supplémentaire, après Yoa, Oklou ou encore Théodora, que la chanson française se conjugue désormais avant tout au féminin.