"Society, you're a crazy breed, hope you're not lonely without me"

Tous les grands films partagent un point commun (il me semble) : une BO aussi réussie que le film en lui-même. La qualité d'une bande-son peut vite transformer un bon film en chef d'oeuvre (pour ce qui est des films médiocres, Bon Iver ou non, ça reste médiocre. Et insolent d'utiliser Bon Iver pour accompagner la médiocrité, cf. la fin de The Place Beyond the Pines. Mais je m'égare).
On a tous en tête des scènes d'anthologie où la musique fait l'aura du film (La scène finale de Melancholia et Wagner, les hélicoptères d'Apocalypse Now et Wagner, l'intro de 2001, l'Odyssée de l'espace et Strauss, diverses scènes de Star Wars et autres mastodontes de l'"épique", ... ) ou des atmosphères particulières et mémorables qui s'expliquent en partie par cette même BO (Mulholland Drive, Melancholia encore une fois, "Little Miss Sunshine", ... ). Je dirais que Into the Wild fait partie de cette dernière catégorie.


Ici, Eddie Vedder fait office de narrateur et sa voix, puissante et fragile à la fois, aurait pu être celle de Chris. Tandis que le film est une très belle histoire, la BO est un voyage perpétuel - on découvre d'autres images, d'autres sensations, sans jamais s'en lasser.
Ce que cette BO a de grandiose c'est qu'elle se suffit à elle-même - pas besoin de regarder le film, elle dépeint à la perfection tous les tableaux et les émotions qu'on peut trouver dans Into the Wild. Elle s'écoute partout parce qu'elle a une force, que je n'avais jusqu'alors jamais trouvé dans une BO, et c'est celle d'être à la fois totalement ancrée dans le film et en même temps universelle (Jack Kerouac, enfin Ray Smith, aurait pu l'écouter en escaladant sa montagne dans Les Clochards Célestes).
Et ça ne loupe jamais. Une terrible soif d'espace et de liberté vient me prendre aux tripes dès que je l'écoute, et je crève alors d'envie de prendre mon sac et de partir vivre dans un bus en Alaska, de prendre mon sac et la route, de prendre mon sac et de faire le tour du monde, de prendre mon sac et de vagabonder le long de la mer ... Enfin bon, de prendre mon sac, quoé. L'endroit importe peu tant qu'on la beauté de cet esprit avec nous.

DharmaBum
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le 2 févr. 2013

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DharmaBum

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