Avec leur premier album éponyme, le duo irlandais Bicep marquait définitivement le virage qui les sépare désormais de la house destinée aux dancefloor de leurs débuts. Ils y proposaient une déconstruction des rythmes alliée à des sonorités mélancoliques originales, émouvantes, introspectives, et dansantes, avec même quelques inspirations qu'on aurait dit piochées sur le continent asiatique.
Isles, leur second album, retour qu'on attendait beaucoup, est une totale déception tant Andrew Ferguson et Matthew McBriar se contentent de reprendre la recette de ce qui avait fait leur succès et de l'appliquer à l'intégralité des morceaux de ce disque.
10 tracks similaires, à la construction identique, ennuyante : mélodies mélancoliques (3 ou 4 notes, dans la même logique), rythmique breakée, et sonorités lointaines, parfois même agaçantes, auxquelles s'ajoutent cette fois-ci plusieurs featuring vocaux féminins qui lissent encore plus l'ensemble et dirigent tout droit leur musique audacieuse vers le formatage radio.
Si chaque morceau pris indépendamment est agréable à l'écoute, parfois planant, parfois dansant, l'enchaînement des 10 est terriblement long et semble se dérouler mécaniquement, sans surplus d'âme ni d'originalité. Cela fonctionne un peu mieux sur certains morceaux (Cazenove, Fir), mais l'écoute d'une traite de l'album en dévoile le malheureux vide que trois ans de travail auraient tout de même pu combler.