Craig Armstrong fait partie de ces compositeurs dont la palette est plus riche qu'on ne l'imagine, mais dont on reconnaît le coup de patte au bout de dix secondes d'écoute, parce qu'il ne peut s'empêcher d'imprimer encore et toujours son empreinte à sa musique.


It’s Nearly Tomorrow, album ample et luxuriant, s'inscrit pleinement dans la branche la plus classique de son travail. On y retrouve son jeu de piano singulier, son expression lyrique, son amour des larges cordes romantiques, le tout coloré d'électronique discret, rythmiques légères ou répétitives, et synthétiseurs planants.


Et puis des chansons, beaucoup de chansons. Beaucoup plus que sur ses premiers albums solos, les magnifiques The Space Between Us et As If To Nothing, puisqu'elles composent presque la moitié de l'album.
Là encore, c'est l'occasion pour Craig Armstrong de jouer la carte de l'émotion, en s'appuyant sur des interprètes aux voix chaudes, profondes, volontiers mélancoliques.
Ma préférence va à Paul Buchanan, présent sur deux titres dont le très touchant "All around love". Mais petits coups de coeur également pour "Strange kind of love" (avec Katie O'Halloran), "Dust" (Jerry Burns), "Crash" (Brett Anderson) et "Powder" (Jerry Burns et James Grant).


C'est donc très beau, vaste, émouvant.
Mais bordel, qu'est-ce que c'est long.
L'album dure plus de 80 minutes, ce qui est une durée assez rare. Et on comprend pourquoi, car à écouter It’s Nearly Tomorrow en entier, sans interruption, on encaisse assez vite un sentiment de trop-plein, d'indigestion, qui menace de rendre étouffant l'ensemble, par excès de sirupeux.


Pourtant, la plupart des titres de ce disque sont de très belle facture, sincères et touchants. Ils méritent donc, peut-être, une approche patiente, à petites doses, pour éviter d'en perdre certains dans la masse et de les gâcher.


A cette réserve près, donc, un très bel album du compositeur écossais.

ElliottSyndrome
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le 17 nov. 2020

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