Des cordes qui grincent et suintent le désespoir.

Hildur Guðnadóttir, que j'ai découverte à l'occasion de la sortie du Film “JOKER“ de Todd Phillips, m'a littéralement transporté dans cette œuvre hors normes, qui conte la triste histoire d'Arthur Fleck et de son ascension paradoxale vers une forme de gloire à la fois médiatique et symbolique.

Comme dans tout grand film qui se respecte, la bande sonore sait s'accorder parfaitement au métrage, la preuve en deux exemples fameux : la scène de la danse dans les toilettes publiques (“Bathroom Dance”), et celle du final incroyable qui aura scotché plus d'un spectateur. Dans ces deux fameuses scènes qui, je pense, ont déjà marqué l'histoire du cinéma, c'est la musique d'Hildur Guðnadóttir qui contribue très largement à ce qu'elles soient les plus marquantes et les plus fortes possible. La langueur des violoncelles forme un tapis sonore soulignant bien la gravité de ce qui se passe sous nos yeux. C'est surtout le cas dans la scène de la danse, mais dans le final (“Call Me Joker”), la présence d'une percussion lourde et entêtante qui ne cesse que pour laisser chanter les violons et mieux reprendre son espèce de marche implacable dans un crescendo qui, accompagné des images, créé une scène absolument inoubliable.

Cette bande originale est selon moi un chef-d'œuvre intrinsèquement lié au film qui ne l'est pas moins. Si je ne mets pas dix étoiles dans ma note, c'est juste pour dire que l'ensemble est un peu trop court, ce qui n'est pas un réel défaut, mais pour ma part j'en redemande ! Qui sait, peut-être avec une hypothétique suite...