Frank Wright Quartet – Last Polka In Nancy ? (1973)


Je déterre ce vieux vinyle des rayons car il a la particularité de posséder sur la pochette la signature des musiciens, la petite, sur la partie blanche est celle d’Alan Silva, le contrebassiste, en face, plus imposante, celle de Muhammad Ali le batteur, un peu plus haut mais partiellement effacée celle de Franck Wright, le saxophoniste, et enfin un dessin avec un petit homme représenté, fumant la pipe et portant un nœud papillon style pales d’hélices, peut-être le pianiste Bobby Few, qui sait ?


C’est un enregistrement Live au Festival « Jazz Pulsations » de Nancy daté du dix octobre soixante-treize, c’est le volume deux des concerts, je possède bien le volume un, enregistré en soixante-douze à Rotterdam possiblement meilleur, bien que celui-ci soit bien fameux tout de même, et que certains le préfèrent. Je me suis donc décidé de vous présenter celui-ci, paru sur le fameux label « Center Of The World », il porte le sigle CW002 et se distingue par une pochette différente de la série "Center Of The World".


Ces enregistrements sont un peu mythiques car assez difficiles à trouver à l’époque, par chance parus en France, et depuis réédités sur Cd. C’est vraiment le free d’alors, comme on peut l’imaginer quand il est bon, puissant, nécessitant un engagement total et entier de la part des musiciens, très physique, brut et sans compromis, ceux qui ont goûté cette piqûre-là, en cette période, n’en sont que partiellement remis aujourd’hui !


Engagement total, ça commence par le drumming de Muhammad Ali qui tape sans cesse, les cymbales et les caisses, grosse et claire, souvent sans répit, avec une puissance qui met à mal le matériel, si la baguette se fend, il n’y a pas de hasard… Le Révérend Frank Wright, saxophoniste hurleur, leader dans sa catégorie, balance sans compromis, on l’entend également à la basse clarinette sur « Guanna Dance Part 1 », et Alan Silva, qui arrive à se faire entendre, au milieu de ce tintamarre, le free; il l’a dans le sang, il en est irrigué: c'est sa manière de vivre. Et puis il y a Bobby Few qui se prend pour Cecil Taylor, lui parfois si distingué, se défoule dans la sueur et l’abandon…


Bon, je vous rassure il y a des périodes plus calmes, comme celle où chacun joue des percus et fait place à la vérité des rythmes, à la fin du long « Winter Echoes » De Bobby Few. Il est le compositeur ici, avec Alan Silva également, mais les pièces sont tellement ouvertes qu’il est difficile d’en tirer des conclusions. C’est Jef Gilson qui enregistre tout ça.


Le titre de l’album prend sa source dans la dernière compo, « Doing The Polka » d’une bonne dizaine de minutes, on retrouve les signes distinctifs de la célèbre « danse » avec des « yo-yo » countrysants, un joyeux mélange …

xeres
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le 2 août 2025

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