Je ne connaissais pas bien l'oeuvre de Christophe en dehors des chansons très connues (Aline, Les Mots Bleus) et sur les conseils d'un ami j'ai découvert cet album et vraiment je suis admiratif devant ce monsieur de 70 ans qui est d'une modernité incroyable.


Il y a vraiment des pépites sur l'album à commencer par "Océan D'amour", une musique ou l'on est seul au monde. Seul face à ses regrets. Seul face à l'absence de l'Autre. Seul avec sa conscience. Ce sentiment est renforcé par les envolés musicales qui nous plonge avec une fin posée dans un vertige du vide.


Puis le rythme dansant, comme un retour à la vie, arrive avec "Stella", deux syllables pour draguer au soleil. Le côté Lolita de la chanson est marqué. Le rythme saccadé donne l'impression qu'elle hésite et que nous tournons autour elle.


Le sentiment de solitude revient avec "Dangereuse". Le constat à la fois doux et brutal de ce que l'on peux faire pour l'Autre. Il y a de la souffrance dans ce titre renforcée par les violons.


Après cette chanson tragique, Christophe repart dans l'optimisme avec LA chanson de l'album "Tangerine". Chanson ouverte sur le monde, sur les époques (à la fois rock, pop, electro, année 80), sur les langues (en anglais et en français), sur les styles (la voix grave avec Alan Vega et plus aigue avec Christophe). Christophe traverse le temps et montre une modernité à 70 ans incroyable ! Et on danse pendant qu'il chante.


Le titre suivant "Drone", repart dans le tragique avec la perte (encore!) de l'autre. La musique au piano invite à l'introspection. Néanmoins, les paroles sont un peu moins convaincante et cul-cul "De l'air, je veux la terre, de l'eau je veux le feu".


Le reste de l'album est également très bon avec la chanson "Tu te moque" espiègle au possible ou "Les mots fous" en écho aux "Mots bleus" sur l'attente de l'autre.


Le titre éponyme de l'album porte bien son nom. Le son est destructuré, cassé, sans espoir. Si au début de l'album le sentiment qui se dégage c'est celui d'être seul au monde, cette dernière donne plus l'impression que c'est la fin du monde qui domine à présent.


La dernière pépite est "E Justo" qui parle de dépucelage en subtilité avec à la fois le vertige de "sauter" vers l'inconnu et la perte de l'enfance.


En fait ce sont les deux dernières chansons de l'album qui sont à mes yeux les moins "puissantes" et moins inspirantes ("Mes nuits blanches" et "Ange Sale"). Et c'est pour cela que je ne donne pas la note maximal sur cet album.


Il n'en reste pas moins que Christophe réussit à être d'une force incroyable et au dessus de bien d'autres artistes, même plus jeune dans la recherche de son qui marque.


Bref Merci Christophe et j'espère découvrir votre spectacle bientôt ici au Canada, à Montréal.

ShimoSan
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le 17 févr. 2017

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