le 14 déc. 2025
Briller ensemble
À l'image de l'album de Dre et Snoop Dogg dernièrement, il faut bien avoir en tête que lorsqu'un producteur légendaire signe un album avec un rappeur qui l'est tout autant et qu'ils ont déjà au moins...
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A la suite d’Illmatic – l’immense premier album de Nas inscrit au panthéon du rap – sorti il y a trente ans désormais, il existe un fantasme, un espoir entretenu d’un disque collaboratif entre le rappeur de Queensbridge et le légendaire producteur DJ Premier. Il faut dire qu’avec des monuments tels que New-York State of Mind ou Represent dès 1994 puis Nas is Like quelques années plus tard, la paire s’est montrée aussi inspirée que complémentaire. Annoncé dans les tuyaux, laissé de côté, relancé en interview, le projet est devenu l’une des plus grandes arlésiennes du milieu depuis (ex-aequo avec le Detox de Dr Dre peut-être) et a fini par créer autant d’attentes que de frustrations.
Et voici qu’en cette toute fin d’année 2025, Light-Years voit ENFIN le jour. Ce dernier vient ponctuer et clôturer la série Legend Has It… initiée par le label Mass Appeal qui a vu se succéder les retours d’autres old-timers (Slick Rick, Raekwon, De La Soul, Ghostface Killah, Mobb Deep et même Big L). Des revival plaisants, empreints d’une certaine nostalgie sans sentir la naphtaline pour autant, preuve que le rap est désormais une musique multi-générationnelle, où les évolutions contemporaines ne doivent pas faire croire qu’il existe une date de péremption sur les gloires d’antan.
Nas en est la preuve la plus évidente, lui qui n’a jamais semblé aussi épanoui et en pleine possession de ses moyens que depuis le tournant des années 2020’s, laissant tomber le carcan mainstream dans lequel il n’aura pas su exprimer pleinement son immense talent pour se concentrer sur un objectif « strictly hiphop » plus en phase avec sa vision artistique. Une forme que l’on retrouve tout au long de l’album où le MC fait parler sa science intacte du flow (peu de rappeurs tombent d’un point A à un point B avec autant de souplesse) et de l’écriture (l’introspectif et lucide Nasty Esco Nasir ou encore le très bel hommage à la gente féminine du rap sur Bouquet), package ultime dont il est sans aucun doute l’un des 5 plus grands garants dans le genre.
Avec un Nasir Jones de ce niveau, lorsque les prods suivent, on atteint une vitesse de croisière de très bel acabit. Les deux morceaux sus-cités, NY State of Mind part.3, Madman ou encore le plus funky breakbeat It’s Time ainsi que le final très 90’s Shine Together/3rd Childhood et son combo boucles courtes/scratch/drum simples move signature de Premier, on retrouve l’alchimie inaltérable entre les deux hommes.
Mais le temps passe et fait aussi son œuvre. Light-Years a sans doute vingt ans de retard et ne peut offrir une pleine fraicheur d’esprit et de créativité. Certaines productions de Preemo accusent plus ou moins le coup et même Nas ne peut pas tout rattraper. Sur des My Life is Real ou Writers, on laisse passer mais des Sons et surtout Junkie font clairement grincer des dents. Un peu comme cette idée de faire croire à un Illmatic 2.0 avec AZ en seul invité ou la suite de la suite de NY State of Mind.
Il ne faut clairement pas comparer cet opus à son glorieux aîné. Ne pas en avoir ce degré d’attente sous peine d’être grandement déçu. Aucune personne saine d’esprit s’imaginerait par exemple dans un parallèle rock qu’une union McCartney/Clapton 2025 accoucherait forcément d’un sommet. Il faut juste apprécier la chose à sa juste valeur, la remettre dans sa perspective du jour. Celle où deux immenses contributeurs de la culture s’unissent pour un petit kif à l’instant T. Et ce Light-Years a assez de consistance pour s’en contenter.
[Chronique à retrouver sur Benzinemag]
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Créée
le 14 déc. 2025
Critique lue 48 fois
le 14 déc. 2025
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