Critique de Live at Pompeii: The Director’s Cut (Live) par LitePanda
Juste merveilleux, ma préférence ira à Echoes qui déclenche en moi un véritable eargasm.
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le 22 déc. 2011
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On possédait ce documentaire en DVD et Blu-Ray depuis pas mal d’années maintenant. En octobre 1971, Pink Floyd a déjà 5 albums à son actif et a terminé « Meddle » qui sortira à la fin du mois, un de leurs chefs d’œuvre, sans doute leur premier. Toujours en quête d’innovation, le groupe demande au réalisateur Adrian Maben de les filmer lors d’un concert sans public dans les ruines de l’amphithéâtre de Pompéi. « Une sorte d’anti-Woodstock » selon les termes de Maben, une expérience comme l’appelle les membres du groupe, misant sur la qualité sonore obsessionnelle du groupe, plutôt que « les réactions du public ». Les prises de vues sont réalisées du 4 au 7 octobre. Puis de nouvelles sessions sont enregistrées du 13 au 20 décembre à Paris pour compléter le tournage de Pompéi qui a subi quelques problèmes techniques mais qui démontraient aussi que le groupe avait de l’humour et du second degré (« Mademoiselle Nobs », blague sympa enregistrée…avec une chienne !). Une version audio remasterisée existait déjà dans le coffret « The Early Years 1972 » en 2016 avec 5 titres et la version alternative de « Careful with that axe, Eugene ». Cet enregistrement est donc loin d’être une découverte. Mais 2025 est l’occasion d’avoir (enfin) une version remixée en audio (2 CD) et vidéo, et pas par n’importe qui car il s’agit de Steven Wilson, musicien passionnant mais aussi un excellent ingénieur du son toujours sur les bons coups, permettant de redécouvrir quelques-uns des groupes qui l’ont influencé et lui font confiance pour le meilleur rendu sonore possible (Pink Floyd bien sûr mais aussi King Crimson, Marillion, Yes, The Who, Black Sabbath, Jethro Tull…). A chaque fois, il frappe fort. Ici le son de chaque instrument ressort fabuleusement, en particulier la batterie de Mason, aucune comparaison avec la version d’origine ou même celle de 2016, le remixage était utile. Il faut dire que le son stéréo du documentaire était juste correct.
Ce « Live at Pompeii » représente vraiment une charnière dans la carrière de Pink Floyd. Pas encore devenu le mastodonte qu’il sera à peine 2-3 ans plus tard, le groupe joue encore dans un style post-psychédélique avec une approche toujours expérimentale mais commence à s’en éloigner pour aller ailleurs. « A saucerful of secrets » offre l’occasion à Gilmour de triturer sa guitare comme jamais, tandis que Wright martèle son piano, que Waters s’acharne sur le gong, et que Mason n’en finit plus de frapper ses fûts. Le final du morceau tire plus vers le prog’ presque symphonique, dans une apothéose entre les claviers de Wright et la voix de Gilmour. Ce dernier sait tout aussi bien chanter d’une voix puissante ou éthérée, que distiller une atmosphère mystérieuse comme dans le lancinant « Careful with That Axe, Eugene ». Ambiance planante que vient rompre Waters par son cri strident et toujours aussi terrifiant. Des morceaux qu’on trouvait déjà dans le disque live de « Ummagumma », et qui appartiennent donc à la « première période » du groupe. Mais on sent un changement, une mutation… Si « Atom heart mother » marquait déjà la transition entre les sixties et seventies, mettant fin en quelque sorte au versant le plus psychédélique et expérimental du groupe, cette fin d’année 1971 annonce clairement les grandes heures du Floyd. Quand il joue le morceau en ce début du mois d’octobre à Pompéi, le groupe n’a pas encore sorti « Meddle » où figure la version studio de « Echoes ». Il arrivera dans les bacs quelques semaines plus tard. C’est donc presqu’un « inédit », au moins pour l’équipe de tournage. Cependant, cette pièce épique était en gestation depuis plusieurs mois, et était déjà jouée en concert depuis quelques mois. D’abord appelée « Nothing » (« rien »), puis « The son of nothing » (« le fils de rien ») et enfin « The return of the son of nothing » (« le retour du fils de rien ») en forme de boutade, cette suite de plusieurs idées musicales trouve son aboutissement en une longue symphonie rock. Mais à la différence de « Atom heart mother », le morceau « Echoes » comporte une partie chantée, et se joue uniquement avec le groupe, sans apport extérieur d’orchestre ou de chorale. Une pièce sublime qui préfigure l’apogée de Pink Floyd dans les années 70, de « The Dark side of the moon » à « The wall ». Pour ceux et celles qui souhaitent découvrir ce concert unique, je conseille d’abord la version vidéo très prenante mais pour les fans cette version audio est fantastique. J’ai monté le son et le résultat est tout simplement impressionnant.
Créée
le 6 mai 2025
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Juste merveilleux, ma préférence ira à Echoes qui déclenche en moi un véritable eargasm.
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le 22 déc. 2011
6 j'aime
cf. le titre de la critique et éventuellement reverso.
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