M
6.6
M

Album de Myrkur (2015)

Quand le black-metal rencontre Dead Can Dance

Il n'y a pas si longtemps, je vous avais parlé de l'artiste danoise Amalie Bruun – guitare, piano et surtout voix – et de son EP de post-black-metal portant le même nom que son projet, Myrkur. Ma conclusion avait été mitigée, pourtant me revoici à discuter de l'album, intitulé M. Qu'est-ce qui a changé?


Fondamentalement, tout et rien: à l'écoute de cet album, dans mon bar-metal préféré, j'ai découvert une œuvre bien plus aboutie et cohérente, tout en gardant les fondamentaux originaux de Myrkur: une musique qui oscille entre folk ambiant à la Dead Can Dance et le black-metal atmosphérique.


M est un album court; s'il compte douze pistes, elles sont plutôt brèves, entre deux et quatre minutes en moyenne. Au total, on est à peine au-dessus de trente minutes, ce qui est presque à la limite de l'EP. Ce sont toutes des pistes originales, sauf "Dybt I Skoven", qui vient de l'EP.


Musicalement, le "cœur" de Myrkur, c'est l'approche très atmosphérique, planante, à un genre qui donne plutôt dans la lourdeur et les ténèbres. La plupart des pistes de M proposent des doses variables de black-metal pur en contre point: plutôt moins dans des morceaux comme "Skøgen Skullen Dø", "Vølvens Spådom" ou "Nordlys", plutôt plus avec "Hævnen" ou "Skaði" et des pistes équilibrées comme l'excellent "Onde Børn".


Je suppose que je n'étonnerai personne en affirmant que je préfère nettement celles qui présentent le moins de caractéristiques "pur black"; le souci, c'est qu'il y a tout de même, dans cet album, un certain nombre de morceaux qui prennent l'option inverse et me font grincer des dents.


Mais, l'un dans l'autre, M propose plus de choses qui me plaisent et, globalement, je trouve cet album plutôt réussi. Pas complètement transcendant, mais avec suffisamment de moments de pure grâce pour en justifier l'achat et l'écoute. Si vous n'avez pas peur d'affronter une autre approche du black-metal, Myrkur est une expérience que je ne peux que recommander, ce d'autant que l'album est disponible sur Bandcamp, à un prix numérique peut-être un chouïa exagéré (onze dollars US).

SGallay
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le 24 févr. 2016

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