Made in Paradise

Je crois que jamais je ne finirai les frères Karamazov. Depuis une semaine en effet, dès que j'ai un instant de disponible, je le réserve à l'écoute de Made in Japan de Deep Purple.

Fin août, trainant dans une brocante à la recherche d'un vélo volé, je tombe nez à nez avec une collection de vynils. L'édition originale de Revolver des Beatles, une pochette d'Ummagumma qui m'était inconnu. Je sens que je vais acheter quelque chose... Et puis ce live de Deep Purple dont j'avais entendu parler à 15€. Avec Wish You Were Here à 8€ en plus. Le tout pour 20€ ? Entendu.

Je rentre chez moi sans vélo mais avec quelques nouveaux achats et 45 minutes plus tard, j'avais fait passer Deep Purple de groupe de seconde catégorie à groupe de légende aux côtés de Queen, Pink Floyd, les Beatles ou Led Zeppelin.

Car c'est bien dans la légende que ce live s'inscrit. Ian Gillan mais surtout Ritchie Blackmore et le regretté John Lord (Dieu sait que j'aurais pleuré sa mort si seulement j'avais su) s'imposent comme des MONSTRES du rock.

Highway Star, un peu rapide, un peu tendu explose progressivement avant de rentrer dans une autre dimension avec le solo de Blackmore. Incroyable. Child in Time, un peu en dessous au niveau de l'émotion mais Blackmore/Lord réussissent l'un des plus grand défi de l'histoire de la musique : égaler la version studio. Plus naturelle, la grande partie instrumentale est réalisée à merveille par les deux musiciens de génie. Sans guitare, je bouge mes doigts moins vite que Ritchie. C'est son travail vous me direz. Mais qu'est ce qu'il le fait bien.

Je ne m'étendrais pas sur un Smoke on the Water toujours meilleurs en live qu'en studio, le solo batterie de The Mule, le magique Strange Kind of Woman. l'excellent Lazy -bien meilleur qu'en studio, soit dit en passant -, les ajouts progressifs de Space Truckin et la meilleure de mes 17 versions de Black Knight et Speed King pour la version bonus que j'ai en CD.

Deep Purple fait partie des grands. C'est un gros groupe trop méconnu et bien vite résumé au hard rock. On en oublie sa première période entre progressif et hard au cours de laquelle des solos parmi les plus magiques du rock sont joués ; Made in Japan est bien un album de légende.