Master of Puppets
7.6
Master of Puppets

Album de Metallica (1986)

Pink Floyd a Dark Side Of The Moon, AC/DC Back In Black, Iron Maiden Powerslave, Slayer Reign In Blood et Metallica a Master Of Puppets. C'est l'album le plus culte, le plus abouti, le plus mature. On manque clairement d'adjectif quand il est question de parler de ce pur chef d'oeuvre.
Contexte : Metallica vient de sortir en 2 ans deux albums plus qu'encourageants. Ceux-ci leur ont conféré une place de choix sur la scène thrash metal naissante de l'époque. On peut même dire qu'avec Slayer, on tient là les deux leaders de la scène. A l'été 1985, les deux têtes pensantes du groupe (Hetfield et Ulrich), s'enferment pour commencer à écrire leur troisième album. Plus tard se joignent le reste du groupe et à l'automne, le groupe part à nouveau à Copenhague pour enregistrer au même studio que pour Ride The Lightning avec à nouveau l'ingénieur du son Flemming Rasmussen. Les quatre musiciens se trouvent très inspirés et sont dans un état d'esprit idyllique, et cela se ressent vraiment à l'écoute de l'album. Celui-ci se compose de huit pistes, toutes aussi géniales les unes que les autres. Chaque chanson est unique et recèle une ambiance qui lui est propre.
Après une intro très sombre à la guitare acoustique (une fois de plus!), Battery débute avec un riff complètement dément. Impossible de résister à ce véritable hymne. La partie instrumentale , comme sur tout le reste de l'album d'ailleurs, est parfaitement maîtrisée. Vient ensuite le morceau titre, classique parmi les classiques, incontournable du groupe, qui parle des ravages de la drogue. On plonge ensuite dans une atmosphère ultra lourde avec The Thing That Should Not Be, l'une des chansons les plus heavy des américains, inspirée par l'écrivain H.P. Lovecraft. Welcome Home (Sanitarium) est une power ballade réussie comme Metallica sait les faire parfaitement (Fade To Black, The Day That Never Comes). On passe ensuite à de la brutalité pure et dure avec ce Disposable Heroes dont l'intro en laissera plus d'un KO. Leper Messiah est plus lourde et nous parle des télé-évangélistes, sujet cher à Hetfield, puisque sa mère en fut victime. Orion est un instrumental où l'on entend un Cliff Burton au sommet de son art. L'album se conclut par un Damage Inc. énervé et sans concession.
Après ce titre à titre concis, rentrons plus profondément dans ce chef d'oeuvre. Master Of Puppets est d'abord très progressif. Les structures des morceaux sont ultra complexes (plusieurs chansons dépassent les huit minutes) et Metallica prouve sa maîtrise instrumentale à chaque recoin du disque. En cela, le quartet se détache nettement du lot des autres groupes de thrash de l'époque comme Slayer ou Anthrax. En effet, on sent que les quatre cavaliers aiment les morceaux à tiroirs chers à Iron Maiden (c'est sans doute ça qui fait pencher mon coeur du côté de Metallica). Cliff Burton se montre une fois de plus brillant, malheureusement pour la dernière fois puisque celui-ci décèdera sur la tournée suivant la sortie du disque dans un tragique accident de bus. Comment résister à sa prestation toute en finesse sur Orion? L'intro de Damage Inc. jouée par Burton est elle aussi géniale. Les harmonies, les solos, tout est millimétré et ciselé et chaque note est à sa place tout au long de l'album.
Les textes sont ultra bien écrits et parlent presque tous plus ou moins de personnes réduites à l'état de marionnettes (puppets en anglais).
On ressent une homogénéité parfaite à l'écoute de ce troisième album. Metallica est ici en état de grâce, chose qu'il ne parviendra jamais vraiment à reproduire, même s'il s'en approchera beaucoup par la suite.
Pour conclure, nous avons ici affaire au plus grand classique de Metallica, celui qui résiste au temps, celui qui nous montre le groupe au sommet de son art. Il est impossible d'aimer Metallica et de s'ennuyer à l'écoute de ce Master Of Puppets, et celles et ceux qui veulent découvrir ce groupe au talent indéniable sont obligés de passer par cet album.

NicolasDemoulin
10
Écrit par

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le 11 avr. 2021

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