Thomas Naïm – May This Be Love – (2025)
Thomas Naïm est un guitariste dont je vous ai déjà présenté deux albums, « On The Far Side » de deux mille vingt-trois et « Sounds Of Jimi » de deux mille vingt, où il revisitait les compos du génial guitariste américain. Mais il faut croire qu’il n’en a pas fait le tour, probablement que la mission est impossible, car il remet le couvert, mais cette fois-ci avec une optique complètement différente, bien que la fièvre soit toujours présente.
Il a débranché les guitares et se présente seul face à treize compos qui sont signées « Hendrix », ou qui ont à voir avec son parcours, comme « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band » ou le titre d’ouverture « Hey Joe » de Billy Roberts. Thomas lui-même présente une composition de son cru en forme d’hommage, « Cherokee Blues ». Il n’y a que pour le « Jealous Guy » de Lennon que je n’établis pas de rapport, mais peut-être est-ce une défaillance de ma part.
Les notes de pochette révèlent également de la précision dans les détails, comme le choix des guitares, des instruments acoustiques anciens, propres à retrouver « un son plus profond, plus vrai ». Le choix du studio également, « Mercredi 9 », qui se situe dans un parking aménagé du vingtième arrondissement de Paris, « un temple du son analogique et des mélodies en sous-sol ».
Je dois admettre que je suis bluffé par le résultat, il faut dire que je suis un inconditionnel du maître et je ne le situe pas très de Coltrane dans mon Panthéon personnel. On se souvient de sa version extraordinaire de « Hear My Train A Comin’ », ou peut-être de la reprise du « Hound Dog » d’Elvis :
https://www.youtube.com/watch?v=4Xvriksg-Q0
Le minimalisme et la sobriété sont donc les options choisies, mais pas à la façon d’un Derek Bailey, car ici tout est aisément reconnaissable pour qui est familier de l’œuvre de Jimi. Thomas Naïm a énormément travaillé son sujet et a bâti ses versions récréées, souvent après un travail sur les harmoniques.
Il y a également beaucoup de reprises très connues, comme « Voodoo Child (Slight Return) », « The Wind Cries Mary » ou « Spanish Castle Magic » pour n’en citer que trois, mais aussi d’autres moins célèbres, comme « One Rainy Wish » qui provient « d’Axis: Bold as Love » ou « May This Be love » en provenance « d’Are You Experienced », et qui n’ont guère été reprises lors des live, par la suite.
Inutile de préciser que ces versions, hors des torrents d’électricité, et des effets de pédales de toutes sortes, sont évidemment très différentes, mais pourtant elles sont si intimement liées à Jimi qu’elles semblent n’avoir rien perdu lors de ce traitement pourtant radical, et le plaisir de l’écoute reste vraiment immense !