Meir
7.3
Meir

Album de Kvelertak (2013)

[...] Si je vous parle de cela aujourd’hui, vous aurez deviné que ce n’est pas spécialement par hasard. Le sujet du jour est en effet un de ces cas pris en court de route. Les Norvégiens de Kvelertak ont en effet fait bien belle sensation dans le pays tout rose du metal lors de la sortie de son premier opus éponyme en 2010. C’est bien simple, tout le monde n’avait d’yeux que pour eux : les médias qui n’étaient pas avares en louanges et même les simples auditeurs qui ne manquaient pas une occasion d’en parler, que ce soit dans le cadre d’une soirée en bar, d’un festival ou bien même au détour d’un post de forum. Bref, la sensation du moment en somme. Et de mon côté, je les ai bien vu… mais les ai passé plutôt injustement, me disant que j’allais bien pouvoir rattraper cela plus tard. Il faut dire que cette année-là pour moi avait été fort prolifique, j’avais déjà enfilé les (re)découvertes et coups de cœur comme des perles, il semblait donc bien compliqué de charger encore plus la mule déjà bien tassée.

Au final, j’ai fini par oublier un peu mes bonnes intentions et ma résolution de me pencher sur Kvelertak est un peu passée aux oubliettes. C’est ainsi qu’il a fallu trois ans pour que je me retrouve devant le fait accompli. Meir, leur second album était sorti il y a peu et, financièrement parlant, je pouvais me permettre de prendre un disque de plus sur ma commande : l’occasion en or se présentait. Ni une ni deux, j’ai pris en défi les Norvégiens et j’ai fini par recevoir leur dernier bébé dans ma boîte aux lettres alors que je n’avais pas écouté une seule note de leur musique, qu’elle soit datée de 2010 ou de 2013. Le petit facteur risque qui va bien. Un arrière-goût de piment me picotait le fond de la gorge quand j’ai introduit ledit sésame dans le lecteur. Parce que d’une part, il fallait bien justifier l’investissement. Mais surtout, s’il n’était pas à la hauteur que j’étais en droit d’attendre, j’aurais un peu regardé tous ceux s’étant emballé pour eux comme des abrutis qui feraient bien de se décrasser les oreilles plus souvent. Ou bien simplement qu’ils auraient fait une grave faute de calcul en faisant confiance si facilement à un groupe qui aurait été touché par la chance du débutant tant il n’aurait pas été capable de réitérer l’exploit d’un premier album réussi. Parce que bon, un album ne fait pas un autre et il aurait été quand même sacrément vachard que je condamne un groupe en me fiant uniquement à ma perception de retardataire, j’aurais quand même écouté d’une manière ou d’une autre l’opus éponyme de 2010 avant de savoir si l’engouement de l’époque était bien justifiée. Vu l’unanimité qui sévissait, j’aurais été forte étonnée que ce ne soit pas le cas. En tout cas, pour la retardataire comme moi, tout comme les autres qui s’y sont engouffrés au bon moment, la sentence pour Kvelertak en 2013 reste à peu près la même : Meir se devait être la galette de la confirmation, celui qui aurait définitivement montré que ces Norvégiens avaient du talent ou au contraire un pétard qui aurait bien explosé au démarrage avant d’aller, l’air de rien, se noyer dans un lac nordique.

Voilà un pan de carrière auquel Kvelertak est loin d’être le seul à subir et, honnêtement, je n’aurais vraiment pas envie d’être à la place de n’importe qui se retrouverait pris dans le fil délicat de cet engrenage. Niveau pression et doute de soi, ça ne doit pas forcément facile à gérer, ce qui explique pourquoi le verdict final de la confirmation force d’autant plus le respect lorsqu’il est avéré. Malgré tout, le groupe norvégien, à l’écoute de Meir, donne l’illusion de ne pas s’être trop pris la tête avec ce genre d’état d’âme car il semblerait qu’il n’y ait pas eu grand chamboulement dans la musique du combo. En même temps, on ne leur en voudra en outre mesure : sa recette de base est déjà bien inhabituelle, cela suffit amplement à justifier la prise de cette voie semblant paresseuse. Même si pour ceux ayant découvert le groupe en temps et en heure via l’éponyme pourront oublier le facteur « surprise », le côté rafraîchissant de leur musique difficilement catégorisable sans partir vers une étiquette informe aux termes aussi barbares qu’un mot allemand de plus de trente lettres, lui, est encore valable. [...]

La chronique entière figure sur mon blog, n'hésitez pas à aller y faire un tour !
Margoth
8
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le 13 sept. 2013

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