Meta
7.6
Meta

Album de Thy Catafalque (2016)

Dead Can Dance version black-metal, mais en hongrois

Dans la série des mélanges bizarres, mais vraiment très cool, il y a Thy Catafalque, groupe de metal progressif très expérimental et très hongrois, qui nous revient avec un nouvel album, appelé Meta. Oui, je sais, ça ne fait pas très longtemps que je vous avais parlé du précédent, Sgùrr, mais j’étais un peu en retard.


Thy Catafalque, projet du compositeur Támas Kátai, est un groupe que je pourrais décrire comme un croisement entre du black-metal à l’ancienne et du Dead Can Dance, le tout chanté en hongrois. Dit comme ça, ça fait peut-être un peu mal à la tête, mais dans les faits, c’est très écoutable. Très bizarre, aussi, mais ce n’est pas une surprise.


Meta compte neuf pistes, ce qui paraît normal, sauf quand on note que la durée totale de l’album est de plus d’une heure – soixante-sept minutes au total. Côté durée des morceaux, c’est également le grand écart: de deux à vingt-et-une minutes, même si le plus clair des pistes tourne autour des cinq ou six minutes.


Mais bon, il faut s’y attendre aussi: chez Thy Catafalque, tout est hors norme. Une piste qui part en musique pseudo-médiévale avec voix féminine peut très bien embrayer en cours de route vers des envolées guitaristiques en pur metal (« Sirály » ou « Malmok Jarnak », par exemple) et les bols tibétains de « 10^(-20) Angstrom » cèdent rapidement la place à un déferlement à la limite de la cacophonie – soyons clair, ce n’est pas ma piste préférée.


Il est clairement plus metal que Sgùrr, parfois à la limite du bruit (« Ixion Duun »), mais réserve quand même des plages magnifiques, comme le magnum opus de cet album, l’impressionnant « Malmok Jarnak ». Et, surtout, il n’hésite jamais à surprendre l’auditeur par des changements d’ambiance en cours de piste.


Ce n’est pas exactement ce que j’appellerais un album plan-plan. Sans aller jusqu’à le réserver à une élite, du genre Delta Force ou vétéran du prog (c’est un peu pareil), il nécessite une certaine ouverture d’esprit pour être apprécié à sa juste valeur. Ce n’est pas tout-à-fait du metal (ou alors un peu comme Elend était du metal), pas vraiment du prog non plus.


Je ne peux que recommander aux esprits aventureux d’aller y jeter une oreille sur Bandcamp; c’est probablement un des albums les plus audacieux de 2016. Comme tous les projets d’avant-garde, il a ses passages plus ou moins réussis, mais il ne laisse pas indifférent.


Chronique précédemment publiée sur alias.codiferes.net

SGallay
8
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le 29 déc. 2016

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