Meteora
6.6
Meteora

Album de Linkin Park (2003)

Bonne surprise que voilà. Non pas que Meteora soit un très grand album, mais ayant eu l’occasion d’en écouter la majeure partie il y a quelques années sans y trouver grand-chose à sauver, c’est avec étonnement que j’y prends quelque plaisir en y revenant après ce laps de temps. Certes, les chansons sont plutôt basiques et se ressemblent un peu toutes, la voix est régulièrement exaspérante et l’ensemble a quelque chose de curieusement adolescent et immature. Et pourtant, chaque chanson fonctionne plutôt bien, transmettant une forme d’énergie qui découle sûrement de la volonté manifeste du groupe de faire de chacune d’elle un tube. Si ce genre de démarche produit en général un résultat difficilement digeste, la brièveté de Meteora parvient finalement à compenser cet aspect et des chansons à riff comme « Don’t Stay », « Somewhere I Belong » et « Lying From You », qui démarrent l’album, sont d’autant plus appréciables que l’excitation qu’elles peuvent procurer a moins de risque d’entraîner une lassitude. Bien sûr, ce n’est pas cela qui empêche l’album d’être bancal : le tout est souvent répétitif et les tentatives de rupture avec la monotonie ne sont pas toutes aussi convaincantes les unes que les autres. Les ballades sont ainsi plutôt inégales, mais si « Breaking The Habit » se tient finalement plutôt bien, c’est moins le cas d’« Easier To Run » et « From The Inside ». Restent l’intervention de quelques sonorités orientales, dans « Faint » et plus encore dans « Nobody’s Listening », qui apportent le même genre de dépaysement que « Wherever I May Roam » sur l’album éponyme de Metallica, un vent exotique appréciable au milieu des riffs brutaux. Le gros morceau de Meteora revient tout de même à sa conclusion : après un instrumental anecdotique, « Numb » explose dans les tympans et donne immédiatement envie de réécouter l’album malgré ses défauts. Parce que Meteora fonctionne comme un plaisir coupable : les tares y sont nombreuses mais les quelques moments d’exultation qui déboulent sans crier gare valent à eux seuls le détour.

Skipper-Mike
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le 6 oct. 2017

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Skipper Mike

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