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La nuit semble avoir repris ses droits sur la mégapole. Alors que je déambule anxieux sur les trottoirs noircis par le kérosène, les noctambules commencent à faire surface. Cigarette au bec, verre à la main et bonnet vissé sur le crâne, ils s’esclaffent et expriment leur joie de vivre. Ce sont les stars de la nuit. Plus haut, dans la noirceur onirique de l’univers,les étoiles brillent de mille feux. Elles aussi, ce sont les stars des nuits de Londres. De mon côté, ruminant ma rancœur et sublimant ma déprime au gré des sans-abri et des rôdeurs, je marche sans faire attention à eux, sans réel but, si ce n’est de s’évader vulgairement de ce monde froid.
Quand au coin d’une rue, une envoûtante mélodie bouclée affleure mes sens : « Mixing sweet love, Lifting me up, Ahhhh…. ». Au fond d’une ruelle, derrière quelques monts de déchets et de carcasses mécaniques, je distingue la porte entrouverte d’un club. La lumière qui en réchappe brille plus encore que celle des étoiles. La rythmique est hypnotisante, enivrante. Sans m’en rendre compte, j’avance d’un pas décidé vers l’antre sonore. « I Can’t get enough, Mixing sweet love, (sweet love) Ahhhh…. ». Aucun agent, aucun videur ne vient m’empêcher de rentrer. Je pénètre les lieux.

Immédiatement, l’intégralité de mon corps est saisi de sensations que je n’avais jamais ressenti. Autour de moi, une foule immense se déhanche de manière désordonnée sur une rythmique électrique. Au milieu de stromboscopes éreintants et de lasers désaxés, l’homogénéité de cette masse informe de corps humains est presque divine. Le beat « Music Club » est increvable, infini, ensorcelant. Je me jette sur la piste. Je me mêle aux bustes et à la sueur environnante. Les regards se croisent, les torses se heurtent. En à peine quelques instants, les hallucinations me frappent. Je suis surpuissant. Je suis un MC technique, un dieu du microphone, un rappeur invincible « Against All Odds« . Les minutes passent mais paraissent comme des secondes. Les styles fusionnent, les genres se confondent. La musique se charge de tempos africains et jamaïcains.L’électronique devient jungle et dubstep au rythme audiovisuel du club. « Smash TV » ! Comme libéré par le malin musical, mon corps ne peut interrompre sa chorégraphie déchainée. « Eastern Jam » ! Comme ensorcelé par l’électronique orientale de la ryhtmique, mon esprit est libéré de ses lourdes chaînes.

Au milieu de cette foule de démons, une forme séduisante progresse vers moi telle une prédatrice. Ses yeux sont braises, sa peau lave en fusion.
Je peux plus détacher mon regard. C’est une succube. Une démone qui a décidé de détruire mon coeur, de le mettre en « Pieces » : « You don’t care ’bout me anymore / That’s why you / You want to break my heart / Into pieces on the floor ». Au-dessus des basses assourdissantes, sa voix porte jusqu’à mon esprit des mélopées dangereusement fascinantes aux accents soul : « Take me Away » ! Nos corps se rapprochent de manière étrangement langoureuse et électrique. Nos dépouilles charnelles se mêlent et se confondent. Ses lèvres ont un goût de cendres. Mes sens hurlent l’extase. Une extase de plaisir et de souffrance. Une jouissance dysphorique et neurasthésique. Un tango avec le diable en personne. So sorry, if I « Hurt You » clame déjà cet ange démoniaque ! En vain, j’essaie de m’extraire de l’emprise de cette succube. Mais le monstre revient à la charge et déploie ses plus chants les plus séduisants pour me rappeller à elle : « You see my face again / You need to stop running / Every time I’m there / Your heart starts rushing / Think that I don’t know / You certainly feel something / I’ve seen that look before / You need to stop running ». Mon corps se soustrait à mon esprit. Mon âme s’échappe de ma carcasse. Quitter la pénombre et l’extase pour retourner à cette morne existence ? « Is it worth it ?«

Je suis dorénavant captif de cet éden infernal et féminin. Je suis prisonnier de la musique.
La musique des dieux : Chase & Status, More Than Alot.



Best tracks :

1/ Running

2/ Pieces ft. Plan B

3/ Is it worth it ?

4/ Heartbeat (C&S Mix)

5/ Can’t Get Enough
jeyare
9
Écrit par

Créée

le 30 nov. 2014

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