Marquis Hill – New Gospel Revisited (2022)


Marquis Hill est un trompettiste originaire de Chicago, bien implanté sur la scène de New-York et apprécié de ses confrères. On ne parle pas trop de lui par ici, pourtant c’est un musicien remarquable qui mérite l’attention, cet album-ci fait partie de ses meilleurs.


« New Gospel Revisited » est à la fois le titre de l’album et d’une suite qui le constitue. C’est en fait le nom de son tout premier album enregistré en deux mille onze, il est ici augmenté, passant de huit à treize titres.


Il a été enregistré live au « Constellation » un club de Chicago, avant que le Covid ne frappe la planète. Il est ici entouré par la crème de la jeune génération. Walter Smith III est au saxophone ténor, Joel Ross au vibraphone, James Francies au piano, Harish Raghavan à la basse et Kendrick Scott tient la batterie. Le sextet est tout simplement une image de la jeune génération rayonnante.


S’il faut parler de style, il faudrait y mettre un « s », car les influences sont larges, tout en siégeant dans l’esthétique jazz et musique noire en général, quelques influences rhythm’n blues et soul se laissent entendre au milieu de ce hard bop avancé, qui ne craint pas de se frotter à tout ce qui passe.


L’album est très long, il frôle les limites de stockage, ça tombe bien, Marquis Hill prend le temps, « Law & Order » qui ouvre l’album frôle le quart d’heure ! L’occasion d’écouter un solo de trompette qui vous en dira long sur le potentiel du gars, il se déclare être influencé par Clifford Brown, il y a de pires références !


C’est le genre d’album qui fait plaisir, tous les thèmes sont signés du leader, alors va pour la nouveauté, les thèmes sont prétextes à de nombreuses et longues improvisations de la part des musiciens, qui sont tous tellement fabuleux que l’on passe d’un ravissement à l’autre, en balançant, ou en tapant gentiment du pied, le solo de batterie, « Oracle » est tout simplement parfait, une intro à « New Gospel ».


Des moments de beauté et de clarté parsèment l’album tout du long, il file ainsi gentiment jusqu’à sa fin, alors bien sûr, rien de nouveau sous le soleil, c’est vrai, mais le plaisir de l’écoute est là, tout vibrant, et c’est bien l’essentiel.

xeres
8
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le 31 juil. 2023

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