Bon, bah voilà, du coup j'me suis senti d'écrire une chronique sur cet album, c'est comme si j'avais pas eu le choix, j'aurai pas du en parler dans ma chronique précédente et encore moins de mentionner Janick Gers, parce que je vais encore sentir le besoin de le défendre. En même temps, faut avouer ... Le mec il entre dans Maiden pour remplacer le très calibré Adrian Smith, et ils produisent un album pourri. Niveau timing c'était pas glop. Du coup, Janick il s'en est pris plein la gueule, alors que ses parties de guitares ne sont pas si mauvaises et qu'il n'a de surcroît pas participé à l'écriture des morceaux.


Donc voilà. Cet album, c'est pleins de nouveaux choix. Qui s'avèreront presque tous mauvais. Les années précédentes, Maiden était pourtant en plein ascension, ils proposaient une musique de plus en plus complexe et épique avec le futuriste Blade-Runnerien "Somewhere In Time" (qu'est-ce que j'ai pu planer avec cet album) et le mystique et ésotérique "Seventh Son Of A Seventh Son". La logique aurait voulu que l'album suivant fût encore plus grandiose. Bah nan. Les mecs de Maiden ils se sont dis: "nan, ça va pas, on devient trop bons les gars ... on va commencer à égaler les dieux, on a tutoyé les étoiles ... il faut montrer au monde que nous ne sommes qu'humains ... on va donc faire un album de merde". Et pour faire ça, ils ont eu besoin de se séparer d'Adrian Smith. Ou plus exactement, faire FACE au DÉPART d'Adrian Smith. Bah ouais, lui ça lui plaisait bien les gros morceaux grandiloquents symphoniques, il voulait continuer dans cette voie, du coup ça pouvait pas coller, il s'est barré lors de la phase d'écriture de l'album. Et ils ont trouvé pour le remplacer un agité de la guibole du nom de Janick Gers, ce gars qui vient de chez Dickinson qui a joué sur son "Tattooed Millionnaire". Et il faut admettre, qui, sur le plan technique, ne vaut pas son prédécesseur. Et d'ailleurs, symboliquement, la pochette représentant un Eddie enterré ... ça ne ressemblerai pas à un suicide de la part du groupe ça?


Mais pourquoi un virage si radical? Les gars de Maiden voulaient quelque chose proche de leur début, avec des thèmes un peu sales, des trucs venant de la rue, des baroudeurs, des filles faciles, toussa toussa ... Faire comme sur leur album éponyme en somme. Sauf que ça n'a pas du tout marché. Bah ouais, ils ont gardé les claviers, ils ont continuer malgré tout à faire des trucs un peu épiques, mais sans une once de conviction. Et puis c'est quoi cette voix de Dickinson là? Elle est rocailleuse, presque perverse. Le choix du changement de style était si brutal qu'il y avait là deux mondes qui cohabitaient. Ajoutons à cela la durée inhabituellement courte des morceaux de l'album (de 3 à 5 minutes), qui constitue un autre point commun avec le premier album.


Pourtant, "No Prayer For The Dying" est un album qui s'écoute. C'est juste qu'il est beaucoup moins bien que ses prédécesseurs. En fait, cet album tu le trouves bien quand t'as pas écouté les autres. Je me demande ce qu'il aurait donné si le son avait été mieux travaillé. Ça aurait sans doute donné un truc comme "Fear Of The Dark", en un peu mieux. Oui, car je considère que les compositions sont de meilleure facture sur "No Prayer" que sur "Fear Of The Dark", mais ça c'est un autre sujet. "No Prayer" a un charme que n'a pas "Fear Of".


Mes coup de cœurs sur cet album: "Fates Warning" et son intro envoutante typique de Murray (D'ailleurs, j'ai toujours été un fan des intros de Murray sur les morceaux qu'il compose), "Mother Russia" que j'aurai bien vue en instrumentale. "The Assassin" et son "Better Watch Out" terrible avec les chœurs.


Voilà, pour conclure je dirais que "No Prayer For The Dying" manque tout simplement de professionnalisme. Ça aurait pu être quelque chose de vraiment mémorable, les chansons sont assez bonnes dans l'ensemble mais les mecs n'y croient pas. D'ailleurs, ils l'ont difficilement assumé cet album, seul "Bring Your Daughter ... To The Slaughter" a continué à être jouée après 1993. Ce déni c'est pas un hasard. Je trouverais ça un peu hors-contexte si Maiden, aujourd'hui en 2015, se mettaient à jouer des morceaux de cet album, j'imagine déjà les gueules des fans perplexes dans l'auditoire.


Line-up: Bruce Dickinson: Chant / Steve Harris: Basse / Dave Murray, Janick Gers: Guitares / Nicko McBrain: Batterie.

lépagneul
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le 22 sept. 2015

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