On imagine difficilement un nom de groupe plus décalé, plus inapproprié que ce "The Zombies" en écoutant de délicieux coulis de mélodies raffinées, voire éthérées qui compose "Odessey (sic) & Oracle"... Encore un disque sinon obscur, du moins bien oublié, de l'incroyable période créative des années 67-68 : le manque de succès remporté par cet album - devenu avec le temps une sorte de "diviseur des eaux", séparant "ceux qui savent" des autres -, est d'ailleurs complètement incompréhensible, tant tout ici est magnifique, parfaitement évident, des mélodies qui font fondre le cœur dès la première écoute aux arrangements précieux. "Odessey & Oracle" sonne, avec le recul, comme la célébration éperdue d'un âge d'espoirs et d'innocence, et nous laisse, auditeurs du XXIème siècle, comme hébétés devant la perfection - apparemment toute simple - d'un art, la "pop music", auquel rien ne paraissait alors impossible. Hymne à la joie traversée d'éclairs d'angoisse poignante, voire vertigineuse ("A Rose for Emily", "Butcher's Tale") , "Odessey & Oracle" tient encore magnifiquement debout un demi siècle plus tard, ruine majestueuse marquant dans notre imagination la fin de toutes nos illusions. [Critique écrite en 2008, retouchée en 2015]

Créée

le 19 déc. 2015

Critique lue 1K fois

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 1K fois

21

D'autres avis sur Odessey and Oracle

Odessey and Oracle

Odessey and Oracle

le 19 déc. 2015

Une ruine majestueuse

On imagine difficilement un nom de groupe plus décalé, plus inapproprié que ce "The Zombies" en écoutant de délicieux coulis de mélodies raffinées, voire éthérées qui compose "Odessey (sic) &...

Odessey and Oracle

Odessey and Oracle

le 20 déc. 2011

Critique de Odessey and Oracle par alextwist

Un des plus grands albums de tous les temps, faut-il en dire plus? des Zombies qui ne sont plus que l'ombre d'eux même au succès maintenant lointain louent un studio à Abbey Road et dans un dernier...

Odessey and Oracle

Odessey and Oracle

le 18 mars 2012

Une des perles de 1968.

Les Zombies ont pas vraiment de chance. Ils ont eu le malheur de vouloir faire leur propre style de pop bien fin et bien léché aux accents symphoniques, à grand coup de demi-ton et parsemé...

Du même critique

Les Misérables

Les Misérables

le 29 nov. 2019

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

Je veux juste en finir

Je veux juste en finir

le 15 sept. 2020

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

1917

1917

le 15 janv. 2020

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...