Steve Lacy, Irene Aebi, Frederic Rzewski – Packet - (1995)
Un album à peu près ignoré sur le net, sans doute il y a-t-il des raisons à cela, pourtant je vous en parle car il se peut que quelques-uns y trouvent un intérêt. Déjà pour Steve Lacy qui est un saxophoniste exceptionnel, mais ça vous le savez déjà. Tout en haut de la pochette on peut lire « 8 songs by Judith Malina & by Julian Beck », en fait Beck en a composé une seule et Judith les autres. Mais il faut également préciser qu’il y a en fait dix titres, et non pas huit.
Les deux auteurs de ces poésies vivent à New York et sont les fondateurs du « Living Theatre », mais ils sont également actifs en Italie, et comme Steve Lacy rencontra son aimée, Irene Aebi, à Rome, rien d’étonnant à ce que tous se rencontrent autour d’un projet musical.
Irene Aebi chante ici, et par ailleurs, sur pas mal d’enregistrements de Steve Lacy, c’est une musicienne accomplie, elle joue également du violoncelle et du violon, mais pas sur cet album. Je dois dire que sa voix est très particulière et qu’au début, quand j’étais plus jeune, elle me gênait, pourtant je ne me décidais pas à passer à côté d’une partie de l’œuvre de Steve Lacy à ce seul prétexte, du coup, non seulement je m’y suis habitué, mais très vite, je l’aimais. Je la trouve étrangement en parfaite complétude du style, en escalier, de Steve…
Judith Malina offrit au couple de musiciens un exemplaire de ses poèmes, parus sur un recueil « Poems of a wandering Jewess », qui impressionna particulièrement Irene. Steve composa donc la musique autour de ces poèmes et Irene conçu l’ensemble du projet d’album. C’est Frederic Rzewski qui accompagne au piano et complète le trio.
Avant l’enregistrement en studio de l’album, à Paris, en quatre-vingt-quinze, ils tournèrent un peu, au Théâtre Biplan, à Lille, au Centro d’Arte à Padova en Italie, et à l’American Center de Paris. Sur le petit livret accompagnant où l’on trouve les paroles, il est dit que ces « chansons parlent du théâtre, de la vie, de la mort, de la naissance, du vieillissement, de la peine, de l’errance et de la difficulté d’être femme…
La thématique du « Juif errant » est également présente, balloté en ce monde comme une sorte de « gitan des océans » traversant le monde à bord des paquebots…